Carbone tropical : Soutenir l’Afrique par le reboisement et le partage du savoir

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Par Myriam Gauthier

GaïaPresse

Mots clés : Chaire en éco-conseil, Université du Québec à Chicoutimi, Carbone boréal, Carbone tropical, développement durable, Afrique, reboisement, année internationale des forêts, compensation de gaz à effet de serre

La Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi s’est lancé le défi de reboiser les forêts africaines de l’Ouest pour développer la recherche et l’autonomie des communautés avec le projet Carbone tropical. 

L’idée de Carbone tropical est venue à l’équipe de la Chaire en éco-conseil en 2008, quelques années après la concrétisation de leur premier projet de recherche, Carbone boréal. Ce dernier a demandé plus de dix années de recherche et de réflexion. Il consiste à utiliser la reforestation dans le Nord-du-Québec pour compenser la production de gaz à effet de serre et financer la recherche. 

L’initiative unique au Canada offre la possibilité à des individus ou à des entreprises de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre par l’achat de crédits carbone qui se traduit ensuite par la plantation d’arbres. 

Carbone tropical s’inspire du même concept pour accompagner les universités  de l’Afrique de l’Ouest à participer au marché du carbone. « Il y a de très bons chercheurs en Afrique, mais les universités manquent de fonds pour financer la recherche, souligne le directeur de la chaire, Claude Villeneuve. Nous pourrons donc les aider en leur attribuant les fonds nécessaires que nous recevrons de subventions. » 

La Chaire en Éco-conseil a déjà établi un premier contact en Afrique avec l’organisme Forêt modèle du Cameroun. La Société forestière de la Côte d’Ivoire a aussi manifesté son intérêt à participer au projet Carbone tropical. 

 

Effets positifs 

Les arbres plantés grâce à la vente de crédits carbone contribueront notamment à lutter contre les changements climatiques. « Les arbres stockent une grande quantité de dioxyde de carbone en grandissant, un gaz à effet de serre responsable de plus de 60% du réchauffement du climat », explique Claude Villeneuve. 

La Chaire en Éco-conseil veut cependant aller plus loin : elle voit aussi Carbone tropical comme un projet qui maximisera les retombées économiques et sociales de la plantation d’arbres. 

Les espèces d’arbres plantées seront choisies spécifiquement pour donner des avantages à la communauté. « En Afrique, les terres ont été défrichées pour libérer un espace agricole ou pour obtenir du bois de feu, explique Claude Villeneuve. Nous ne voulons pas que les arbres plantés dans le projet soient coupés pour les mêmes raisons.» 

La plantation d’arbres fruitiers, tels que des manguiers, donnerait une utilité économique aux arbres. Des arbres ayant des propriétés médicinales pourraient aussi être plantés. La population ne chercherait donc pas à les couper et profiterait des revenus engendrés par les récoltes. Ces fonds pourront être réinvestis dans la communauté. 

 

Concrétisation : huit années d’efforts 

Carbone tropical en est à sa première phase de développement. Si tout se déroule comme prévu, la Chaire en éco-conseil estime qu’il faudra huit ans pour terminer les plantations et rendre les universités autonomes dans la gestion du projet. 

Claude Villeneuve espère recevoir une subvention de l’Organisation internationale de la Francophonie pour concrétiser le projet. « Tout est une question d’argent, rappelle M. Villeneuve. Il faut avoir les sommes nécessaires pour bien implanter le projet. » Il a déjà obtenu un soutient financier de 25 000 dollars du ministère des Relations internationales du gouvernement du Québec. 

L’équipe de la Chaire se donne jusqu’à la conférence internationale Rio +20, la conférence de l’ONU sur le développement durable prévue en mai 2012, pour évaluer la viabilité et le soutien envers projet. 

Le directeur de la Chaire a déjà présenté le projet devant les Nations Unies en janvier dernier dans le cadre d’une semaine consacrée à l’année internationale des forêts. 

Claude Villeneuve espère maintenant se rendre en Afrique à automne ou à l’hiver prochain pour établir davantage de liens avec des communautés. La Chaire en éco-conseil compte d’ailleurs élaborer un colloque sur l’avenir des forêts qui se tiendrait en Afrique en 2012. 

Le projet de la Chaire de recherche du professeur Claude Villeneuve n’est pas la seule initiative de reboisement en Afrique. Le projet de la Grande muraille verte vise par exemple à traverser le continent africain en reboisant 7600 kilomètres de long par 15 kilomètres de large, du Sénogal à Djibouti. 

Carbone tropical est cependant le seul projet connu qui implique de près les communautés dans la gestion de leurs ressources.

 

Pour plus d'information :

 

Chaire en éco-conseil 

http://synapse.uqac.ca/

Carbone boréal

http://carboneboreal.uqac.ca/

Forêt modèle du Cameroun

http://www.idrc.ca/fr/ev-99241-201-1-DO_TOPIC.html

Année internationale des forêts

http://www.un.org/en/events/iyof2011/

Rio +20

http://www.earthsummit2012.org/

Grande muraille verte

http://www.grandemurailleverte.org/

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