Intégrer l’éducation nature en milieux défavorisés, luxe ou nécessité?

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Par Marie-Eve Cloutier

Mots-clés : Colloque, La nature un terreau fertile en éducation, éducation nature, luxe ou nécessité

Il ne faut pas se leurrer : certaines écoles se retrouvent dans des quartiers défavorisés et font face à des situations particulières. Comment peut-on y intégrer l’éducation à la nature? Est-ce que le contact avec la nature n’est réservé qu’aux riches? La question s’est posée lors d’une table ronde pendant le colloque La nature, un terreau fertile en éducation, le 4 novembre dernier.

Les enfants de la Table Monde. Photo de l'École primaire Saint-Jean-de-la-Lande, tous droits réservés.

Avec leur projet des Enfants de la Table Monde, Marie-Claude Forget et Manon Gileau, enseignantes en première année, ainsi que Alain Roy, technicien en service de garde à l’école primaire Saint-Jean-de-la-Lande, voulaient augmenter la réussite de leurs élèves issus d’un milieu défavorisé. « Je visualisais le projet dans ma tête, je voyais une immense table ronde qui représente la Terre située sur le balcon d’un château pour que l’on puisse voir la nature à l’extérieur », raconte Alain Roy. Son concept était clair : « Les chevaliers de la “Table Monde” allaient être les gardiens de l’environnement. » 

 

Des chevaliers au service de l’environnement

« Ce qui importe dans ce projet, c’est l’aspect pédagogique et environnemental. On peut aller loin lorsque les enfants, les parents et des professionnels de la Commission scolaire de Montréal y participent », ajoute Alain Roy. « On demandait aux enfants d’apporter différents objets qui pouvaient être utiles à la construction du décor du local », cite-t-il en guise d’exemple.

« Chaque semaine, les mercredis, on se retrouve les trois classes de première année dans le local afin de parler d’environnement », explique Manon Gileau. « Nous voulons sensibiliser les jeunes à la nature présente autour d’eux et celle présente dans le monde. Puis les former en tant que futurs écocitoyens responsables », précise l’enseignante.

« À la fin de l’année, les enfants de la Table Monde deviennent les chevaliers de la Table Monde. On leur fait prêter serment afin qu’ils promettent de prendre soin de la Terre. C’est très solennel et les enfants prennent ça au sérieux! » s’exclame-t-elle.

« Les jeunes ont un sentiment d’appartenance, des liens sont créés à long terme, leur autonomie est développée et leur comportement a changé. En effet, nous avons eux beaucoup moins de discipline à faire, même pour les cas les plus sensibles », rapporte Marie-Claude Forget.

 

Puisqu’il ne faut pas oublier la culture

André Bourassa du programme Une école montréalaise pour tous du Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport a ajouté son grain d’expérience à cette table ronde. 

Le programme Une école montréalaise pour tous œuvre dans trois domaines culturels: les arts, les sciences et la technologie et l’univers social. Quelque 165 écoles bénéficient du programme et un montant de base est attribué à chaque élève afin que l’école l’utilise pour une sortie culturelle.

« Un budget de 5 millions de dollars sur les trois dernières années a été consacré à 322 projets de médiation culturelle. Est-ce un luxe? Non, je ne pense pas. C’est un bon investissement dans la culture et dans l’éducation. Le budget consacré à des activités sportives, comme pour Québec en forme, est plus élevé. Je ne dis pas que le sport n’est pas important, mais la culture l’est tout autant », conclut André Bourassa.    

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