Retour sur la conférence de M. Robert Beauregard : « La foresterie, une science en environnement ? Les défis des sciences forestières pour intégrer le développement durable »

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L’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation était bien rempli pour accueillir M. Robert Beauregard, Doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, qui venait prononcer une conférence intitulée « La foresterie, une science en environnement ? Les défis des sciences forestières pour intégrer le développement durable ». Cette conférence était la dernière conférence du Cycle « forêts québécoise : les défis de sa gestion d’hier à aujourd’hui » de l’Institut.

M. Beauregard a d’abord rappelé que la déforestation est un phénomène qui existe depuis que l’être humain convertit des terres forestières en terres agricoles. La déforestation a ainsi été très marquée dans l’Antiquité que ce soit dans le Croissant fertile, en Grèce ou à Rome, et a été notamment accentuée par la demande en bois pour la construction de bateaux. La déforestation s’est poursuivie en Europe au Moyen-Âge et à la Renaissance pour des raisons similaires.

L’idée de protéger la forêt afin qu’elle puisse procurer du bois sur le long terme a émergée lentement au cours du 18e et du 19e siècle. On alors réalisé qu’il fallait atteindre une exploitation soutenue de la forêt. On a fait les premiers inventaires afin de déterminer l’étendue des forêts et d’arbres, ainsi que les premiers plans d’aménagement.

Le début du 20e siècle a vu la création des premières écoles de foresterie. À l’Université Laval, l’École de génie forestier a été fondée en 1910. À l’époque, il s’agissait surtout d’enseigner les meilleures pratiques pour aménager la forêt. Cette école est devenue une faculté en 1945. En 1983, trois programmes ont été créés afin de former, non seulement des gestionnaires de la forêt (principalement employés par l’Administration publique), mais également des personnes pouvant œuvrer dans l’industrie.

Aujourd’hui, les notions de développement durable, de gestion intégrée et de gestion écosystémique ont fait leur apparition. Le problème de la déforestation, qui affectait surtout le Nord, s’est maintenant déplacé vers les pays en développement. Le problème est d’autant plus aigu qu’il s’imbrique maintenant à celui les changements climatiques. L’utilisation du bois de la forêt, comme biocarburant par exemple, devient alors une façon de limiter l’émission de gaz à effet de serre.

Ainsi, ces nouveaux enjeux provoquent une convergence entre les intérêts des groupes environnementaux et ceux de l’industrie forestière. Et comme aime à le rappeler M. Beauregard, la forêt devient surtout une solution à certains problèmes contemporains plutôt qu’un problème…

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