Vies, valeurs et territoires

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La biodiversité est un capital qui appartient à tous. Partant de ce constat, l’entreprise Dervenn a choisi de créer un fonds d’intervention pour mutualiser des actions de préservation de la nature. Fondé sur le volontariat, ce fonds vient de remporter le prix Entreprises et Environnement remis par le ministère du Développement durable et l’Ademe, dans la catégorie « biodiversité et entreprises ». Son fondateur, Patrice Valentin, nous en explique le fonctionnement.

 


 

Qu’est-ce que le fonds d’intervention pour le patrimoine naturel (FIPAN) ?

Patrice Valentin. Ce fonds a pour vocation d’agir en faveur de la biodiversité en Bretagne. Afin de récolter les moyens financiers nécessaires à nos actions, nous allons à la rencontre des acteurs du territoire (entreprises, agriculteurs, collectivités locales, associations…) pour leur proposer de participer à ce fonds. Nous partons d’un constat simple : la nature appartient à tout le monde et nous sommes redevables des services qu’elle nous rend. Notre programme s’appelle ViVaTerre©, pour vies, valeurs et territoires. Il propose des actions cohérentes et complémentaires de préservation des espaces naturels et agricoles sur un territoire. Chaque souscripteur a des « actions vie » correspondant à son engagement en faveur de la nature. L’idée est de dire : nous agissons à un endroit mais cette action s’inscrit dans un territoire dont tout le monde est redevable. C’est un bien commun.

 

Pouvez-vous nous donner un exemple d’action ?

Patrice Valentin. En France, 92 % du territoire appartient à des propriétaires privés, dont 66 % aux agriculteurs. Nous agissons donc avec eux en priorité pour les aider à financer des actions sur leurs terres. Prenons par exemple le cas d’une tourbière en Bretagne, appartenant à un propriétaire privé agriculteur. La tourbière était protégée mais ce milieu naturel se dégradait lentement, diminuant ainsi son intérêt spécifique. Le coût d’entretien nécessaire pour conserver ses fonctions écologiques incombait au propriétaire qui n’avait pas les moyens de la remettre en l’état. C’est pourquoi, nous avons participé à l’entretien de cette tourbière.

 

Quelles sont vos ambitions pour le FIPAN ?

Patrice Valentin. Ce fonds est un investissement à long terme dans notre capital naturel. Il doit participer à tout ce qui permettra aux fonctionnalités écologiques d’être maintenues. Il est actuellement doté de 750 000 euros et nous souhaitons qu’il monte jusqu’à 7 millions d’euros. L’entreprise Eiffage, qui a gagné avec nous ce prix, a été notre premier souscripteur. Mais nous souhaitons surtout une participation de tous les acteurs du territoire. C’est un projet collectif.

 

Source: Le Grenelle – Environnement

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