Transports collectifs : le gouvernement du Québec ne doit pas se désengager du financement des projets structurants

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Alors que les grandes villes du Québec cherchent activement des solutions pour financer leurs plans de transport, TRANSIT demande au ministre des Finances, M. Raymond Bachand, de réaffirmer les engagements du gouvernement du Québec à l’égard du financement des projets de transports collectifs structurants. Cette intervention fait suite aux propos inquiétants tenus par le ministre à un évènement de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain lors duquel il a affirmé que Montréal et Québec ne recevront aucune aide supplémentaire du gouvernement pour mettre en œuvre leurs projets de développement des transports collectifs dans les cinq prochaines années. TRANSIT affirme que, sans la participation du gouvernement du Québec, le plan de mobilité durable de la Ville de Québec et le plan métropolitain d’aménagement et de développement de la région montréalaise (PMAD), tous deux approuvés par le gouvernement, seront caducs.

« C’est un très mauvais signal que M. Bachand envoie à ce moment-ci », lance Coralie Deny, directrice du CRE-Montréal. « Pendant que tous les acteurs de la région montréalaise se mobilisent pour trouver des sommes d’argent supplémentaires pour réaliser le PMAD, M. Bachand baisse les bras, freinant ainsi la mise en œuvre de la vision d’avenir consensuelle. Le gouvernement doit continuer d’appuyer financièrement les grands projets de transports collectifs, c’est indispensable. »

Même constat du côté de Québec. « Ça fait à peine deux mois que le gouvernement vient d’approuver le plan de mobilité durable et déjà il veut stopper le tramway, qui en est le projet le plus structurant. Le pire, c’est qu’il finance l’étude de faisabilité, mais s’engage maintenant à ne pas en faire plus! » explique Catherine Boisclair, présidente d’Accès transports viables.

« Le gouvernement veut mettre le cap sur la lutte aux changements climatiques, la mobilité durable et la création de richesse mais continue d’investir des milliards de dollars dans le prolongement et l’élargissement des autoroutes, alors qu’on peine à entretenir le réseau. Chaque milliard investi en transports collectifs permet la création de 11 000 emplois, la réduction de nos émissions de GES, l’amélioration de la compétitivité économique de nos villes et la réduction d’autant de notre dépendance au pétrole », rappelle Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki.

Avec les développements aussi en cours à Gatineau et Sherbrooke, les villes québécoises développent de plus en plus des transports collectifs structurants et efficaces; TRANSIT considère que le gouvernement doit financer ces projets. L’Alliance a déjà identifié comme solution la suspension des élargissements d’autoroutes urbaines au profit de la réfection des routes et des transports collectifs et du développement prioritaire de ces derniers.

Depuis sa création en août 2011, TRANSIT a émis une série de recommandations pour pallier la crise des transports et aider le gouvernement et les organisations de transport à atteindre leurs objectifs d’achalandage d’ici 2020, dont l'ajout d'une série de mesures de mitigation supplémentaires pour la région montréalaise, un moratoire sur le développement des infrastructures routières dans les régions urbaines au profit de la réfection des routes et des transports collectifs, le prolongement et l'augmentation du financement de la politique québécoise sur le transport collectif via le Fonds vert et l’utilisation du Fonds Chantiers Canada pour financer les projets de transports collectifs au Québec.

 

Source: TRANSIT

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