Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques: L’aménagement du territoire et l’urbanisme reconnus comme une priorité

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Vivre en Ville est heureux de constater que l’aménagement durable des collectivités est priorisé dans le prochain Plan d’action gouvernemental sur les changements climatiques (PACC). En souhaitant freiner l’étalement urbain, le Plan du gouvernement du Québec emprunte la bonne voie pour une réduction durable, en 2020 et à plus long terme, des gaz à effet de serre, avec aussi des cobénéfices majeurs sur la santé publique, la prospérité économique et la protection des écosystèmes.

« C’est un grand chantier qui débute aujourd’hui pour le gouvernement, et c’est le bon! Il fallait une certaine audace pour mettre l’aménagement du territoire en haut de la pile, c’est à souligner», déclare Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville. Les interventions prévues au chapitre de l’aménagement du territoire auront des incidences positives sur les émissions de GES liées aux déplacements des personnes et sur la performance des bâtiments en terme de consommation d’énergie. Cependant, « ce sera autour de la cohérence des gestes gouvernementaux que se jouera l’avenir de ce plan. La main droite ne devra pas défaire ce que fait la main gauche, comme c’est trop souvent le cas actuellement, notamment en transport des personnes », continue M. Savard.

Ainsi, pour Vivre en Ville, ce plan reste incomplet en raison de l’absence d’objectifs et d’une stratégie clairs en ce qui concerne la mobilité durable. Trop de zones d’ombre persistent. Par exemple, le plan annoncé aujourd’hui aurait dû annoncer clairement l’intention de réduire de 20% les émissions de GES dans le secteur des transports à l’horizon 2020.

« Puisque le passé est garant de l’avenir, nous ne faisons actuellement pas confiance au MTQ pour prioriser le transport collectif et actif dans ses actions. À preuve, on attend toujours la nouvelle Politique québécoise de financement du transport collectif, mais pendant ce temps-là, le rouleau compresseur des investissements massifs dans le réseau autoroutier n’arrête pas » souligne M. Savard. Ainsi, le PACC aurait été beaucoup plus crédible s’il avait annoncé d’entrée de jeu sa volonté d’inverser la tendance en matière de financement des infrastructures de transport. Par exemple, il aurait été tout à fait réaliste et beaucoup plus cohérent, de fixer, dès le prochain budget, à 30% la part des investissements du Fond des réseaux de transport terrestre (FORT) consacrée aux transports collectifs, en rehaussement de l’actuel 18%.

« Le mot cohérence est inscrit à de multiples reprises dans le PACC 2013-2020, pour nous, le premier test de cette cohérence souhaitée sera la prochaine politique québécoise de financement du transport collectif » poursuit Christian Savard. À cet égard, il est important de rappeler que même si le PACC prévoit, à travers les revenus de la bourse du carbone, des investissements supplémentaires pour les transports collectifs à partir de 2015, les sommes prévues ne seront pas suffisantes pour régler le problème du sous-financement du transport collectif, particulièrement à court terme, c’est pourquoi la politique québécoise sur le financement du transport collectif est attendue avec autant d’impatience.

 

Pour une Politique nationale de l’aménagement du territoire

À moyen terme, Vivre en Ville propose que le gouvernement se dote d’une Politique nationale d’aménagement du territoire qui inclurait des outils législatifs, règlementaires, budgétaires et normatifs pour induire le changement de cap souhaité dans le développement de nos villes et de nos quartiers. « Les propositions du PACC de révision des normes de localisation des édifices publics, de soutien aux projets d’aménagement durable et d’études sur le renouvèlement de la fiscalité municipale sont des plus prometteurs. Mais comme elles interpellent nombre d’acteurs, il serait opportun de rassembler l’ensemble des actions gouvernementales touchant l’aménagement du territoire dans une vision commune qui prendrait la forme d’une Politique nationale d’aménagement du territoire. Le PACC vient d’indiquer la direction, il nous faut maintenant les balises pour rester sur la bonne voie », conclut M. Savard.

 

Source: Vivre en ville

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