Vandana Shiva fait la leçon à Stephen Harper

Mots-clés: Dr Vandana Shiva, gouvernement Harper, politique environnementale, agriculture 

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La sommité mondiale en matière d’agriculture, Dr. Vandana Shiva, a fait une attaque en règle contre le gouvernement Harper et ses politiques environnementales lors d’une entrevue éclair accordée à GaiaPresse en marge d’une conférence à laquelle elle participait dimanche.

Interrogée sur l’état de l’agriculture au Canada, la scientifique, militante et récipiendaire de nombreux prix prestigieux, s’est lancée dans une tirade contre les sables bitumineux.

« Le Canada doit redevenir un pays de fermiers, pas de sables bitumineux. »

Selon elle, la cohabitation des deux économies – pétrole et agriculture – n’est pas possible. « L’exploitation des sables bitumineux détruit l’agriculture. Elle ne lui laisse aucune chance. »

Elle dénonce la position du gouvernement canadien dans les négociations internationales.

« La destruction de l’environnement physique est une chose. Cela fait un certain moment que j’observe le Canada – qui a longtemps été ma deuxième maison puisque j’y ai fait mon Ph.D – et je suis obligée de dire que ce gouvernement détruit la démocratie. Il détruit son esprit et les négociations internationales. Le Canada est l’un des négociateurs les plus vicieux, parce qu’il négocie pour l’industrie du pétrole et non pour les habitants de la planète. Les sables bitumineux sont au cœur de ce changement », dit-elle.

Pourtant, tout n’est pas noir comme pétrole. La directrice de l’Institut Navdanya, basé à New Delhi, relève des avancées intéressantes au Canada, comme les fermes urbaines et l’agriculture biologique.

Le dynamisme et l’esprit d’initiative des fermiers de la Nouvelle-Écosse impressionne beucoup Vandana Shiva. « On s’imagine qu’il ne se passe rien dans cette province et pourtant, ça déborde d’énergie. Sans l’aide des gouvernements, sans l’aide de personne. Les gens prennent leur destin en main pour assurer la subsistance locale», analyse la militante.

Vandana Shiva, bien connue pour ses positions très critiques sur les OGM, visite régulièrement le Canada. L’an dernier, alors qu’elle devait se rendre à l’Université de Calgary pour y donner une conférence, elle s’est vue refuser l’entrée au pays en raison d’un visa expiré.