Projet de petite centrale à Val-Jalbert : les opposants exigent un référendum

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Par Marie-Eve Cloutier


Photo de Catherine Huard – Tous droits réservés

Mots-clés : Village historique de Val-Jalbert, petites centrales électriques, rivière Ouiatchouan, Loi sur le patrimoine culturel, acceptabilité sociale

 

Pour s’être opposé publiquement lors d’une manifestation sur le site du Village historique de Val-Jalbert le 7 décembre dernier, un porte-parole de l’Alliance Pekuakamiulnuatsh – un groupe d’Ilnus de Mashteuiatsh – a été contraint au silence, raconte Jean-Sébastien Lalumière, coordonnateur à la Fondation Rivières. « La loi qui prédomine en ce moment à Val-Jalbert, c’est la loi de l’omertà. La majorité des emplois sont donnés par le Conseil de Bande qui finance le projet. Personne n’ose parler de peur de représailles », comme a pu en témoigner M. Lalumière lors d’une visite le 15 décembre dernier.

 

Le statut patrimonial de Val-Jalbert menacé

En octobre dernier, Bernard Généreux, préfet de la MRC du Domaine-du-Roy et président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), a refusé d’entendre une requête de citoyens demandant la désignation du nouveau statut en fonction selon la nouvelle loi sur le patrimoine culturel en vigueur depuis un peu plus d’un mois. 

« Il faut mentionner que la MRC du Domaine-du-Roy est à la fois juge et partie dans cette affaire, car elle est commanditaire de la Société de l’énergie communautaire du Lac-Saint-Jean, qui est le promoteur du projet », explique Jean-Sébastien Lalumière.

La nouvelle loi permettrait de désigner la chute Ouiatchouan « bien naturel et culturel », bien qu’elle soit déjà inscrite au registre du Répertoire du patrimoine culturel du Québec (MCCF) et à Lieux patrimoniaux du Canada : « Les éléments-clés du village historique de Val-Jalbert liés à son intégration à l’environnement comprennent, entre autres : – la rivière, les chutes et le secteur boisé », peut-on lire dans deux documents (Document 1 et Document 2). Autant les bâtiments que la rivière et les chutes sont désignés comme des éléments caractéristiques du site patrimonial.

 

Aucune acceptabilité sociale

Une pétition ayant circulé dans la communauté Ilnue de Mashteuiatsh de 2 000 habitants a récolté près de 500 signatures. « Proportionnellement, c’est comme si deux millions de Québécois s’y étaient opposés. C’est énorme! » ajoute Jean-Sébastien Lalumière.

Dans une lettre co-signée, plus de 25 groupes environnementaux, dont Greenpeace, Nature-Québec et Eau Secours! , ont déjà dénoncé le projet de petite centrale hydroélectrique sur le site du village historique de Val-Jalbert. L’endroit est en effet reconnu et classé comme site patrimonial depuis 1996 par le Gouvernement du Québec. Or, le gouvernement de madame Pauline Marois a tout récemment avalisé le projet, ne voyant aucune « menace pour la « valeur » du village historique de Val-Jalbert, la rivière Ouiatchouan et la chute du même nom », tel que rapporté dans Le Devoir.

 

Demande de référendum

Face à cette loi du silence et en l’absence d’acceptabilité sociale pour le projet de petite centrale hydroélectrique à Val-Jalbert, la Coalition pour la Sauvegarde de la Ouiatchouan à Val-Jalbert et l’Alliance Pekuakamiulnuatsh demandent la tenue d’un référendum dans la MRC du Domaine-du-Roy et la communauté de Mashteuiatsh dans les meilleurs délais.

En effet, puisque le décret ministériel qui permettra de délivrer le certificat d'autorisation environnemental au promoteur a été adopté, ce n’est maintenant qu’une question de temps : « Les travaux pourraient débuter de façon imminente, car le promoteur semble impatient », souligne Jean-Sébastien Lalumière de Fondation Rivières.

 

Source: GaïaPresse

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