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Plus de 700 élus, citoyens et représentants de la société civile réunis les 28 février et 1er mars derniers au Palais des congrès à la première Agora métropolitaine ont débattu des meilleures avenues pour répondre à trois grands enjeux découlant du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), à savoir la densité urbaine à échelle humaine, les valeurs ajoutées du PMAD en matière de reconstruction de la ville, d’augmentation des transports collectifs et de l’essor de l’agriculture de proximité, et le développement des trames vertes et bleues. Cet évènement unique a permis d’identifier les actions à entreprendre dès maintenant pour atteindre les objectifs de développement du Grand Montréal d’ici 2021 et surtout pour aider les villes à se conformer dès l’an prochain.
Développer une appartenance locale et métropolitaine
Selon Élaine Ayotte, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal et co-présidente de l’Agora métropolitaine «Le déploiement du PMAD doit nous permettre de vivre, grandir et vieillir dans le Grand Montréal de demain. C’est toute une dynamique d’ensemble qui se crée, dans laquelle chacune des villes a certes ses préoccupations propres mais est interdépendante à l’échelle de notre grande région pour que celle-ci soit compétitive avec les autres métropoles. Nous assistons au développement d’une double appartenance : locale et métropolitaine.»
Cette nouvelle réalité constitue en soi un défi important à relever pour les 82 municipalités et MRC de la CMM, puisqu’elles devront arrimer leurs orientations et règlements avec les orientations du PMAD d’ici 2014 tout en tenant compte de leurs réalités locales.
Viser des quartiers plus denses, à échelle humaine
Pour Alexandre Turgeon, président de Vivre en Ville, « il faut que les municipalités s'approprient les modèles plus denses de quartiers, à échelle humaine, économes en infrastructures et avec des espaces publics de qualité. Les villes de la CMM devront bâtir des quartiers en fonction des personnes et non des voitures, autour des axes de transports collectifs, respectant le patrimoine et dotés d’une architecture diversifiée et de qualité. »
Le PMAD propose d’orienter 40% de la croissance démographique autour de quartiers de type TOD (Transit-Oriented Development) d’ici 2031 et de 60% si l’offre de transports collectifs augmente suffisamment.
Exploiter la richesse du milieu agricole
« L’agriculture peut apporter de nombreux bénéfices à un territoire urbain. En plus de contribuer à la sécurité alimentaire de la population, de réduire les kilomètres alimentaires, et de limiter l’étalement urbain, l’agriculture de proximité génère une activité économique intéressante. Pensons à l’agrotourisme, et d’autres retombées positives comme la création de milieu de vie de qualité pour ceux qui y vivent et ceux utilisent ce territoire pour des fins récréatives », a expliqué Pascale Tremblay, Responsable Agriculture et Agroalimentaire, Bureau de l'environnement et du développement durable de la ville de Longueuil. « Les plus beaux paysages du Québec sont dans les faits les fruits de l’activité agricole. Un milieu de vie agréable, dynamique où les espaces naturels côtoient des entreprises agricoles est une richesse pour une ville », ajoute-t-elle.
Le PMAD vise une augmentation de 6% de la superficie globales des terres en culture d'ici 2031, à l'échelle métropolitaine, soit l’ajout de 7000 hectares de terres agricoles – l’équivalent de 14 000 terrains de football. Cette croissance des terres en culture pourrait notamment être atteinte par une remise en culture des terres en friche.
Les transports collectifs au cœur des quartiers
« En ce qui concerne le transport, l'Agora métropolitaine 2013 a permis de constater que la population et les décideurs sont sur la même longueur d'onde : il faut faire plus de place au transport en commun, à la marche et au vélo. Les objectifs visés sont ambitieux, mais avec la mobilisation observée durant l'Agora, tout est possible » a affirmé Pierre Giard, urbaniste, conseiller à la direction générale, Société de transport de Laval. « Note encourageante, avec 40% de la population qui vit déjà autour des axes de transports collectifs, Montréal a l’une des parts modales les plus importante en Amérique du Nord. Nous devons préserver nos acquis et dépasser les objectifs d’accroissement des transports collectifs prévus dans le PMAD et identifier rapidement les sources de financement qui nous permettrons de réaliser nos projets. »
L’objectif du PMAD est de hausser l’usage des transports collectifs de 40% d’ici 2021 et la part modale à 30% d’ici 2021 et à 35% d’ici 2031. Près de 23 milliards $ seront nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Renforcer la Trame verte et bleue et les paysages identitaires métropolitains
« Le Grand Montréal dispose d’écosystèmes parmi les plus riches et les plus diversifiés au monde. Les citoyens ont nous clairement exprimé leur volonté de voir la réalisation des projets de conservation et de protection des milieux naturels de travailler conjointement avec les élus pour arriver à atteindre ces objectifs. Les défis sont nombreux pour arriver à rejoindre les objectifs de conservation et de protection du PMAD et pour permettre un plus grand accès afin de profiter pleinement de toute cette nature qui nous entoure. Cette volonté de collaboration exprimée par les citoyens est infiniment porteuse pour l’avenir du PMAD » a souligné Nathalie Simon, mairesse de Chateauguay.
Le PMAD vise à protéger 17% du territoire du Grand Montréal d’ici 2020 et propose le développement d’un concept intégré de réseau récréotouristique métropolitain.
Poursuivre l’implication conjointe des élus et de la société civile
La fin de l’Agora métropolitaine 2013 marque un tournant dans la remarquable mobilisation citoyenne. Le temps est venu de transformer le PMAD en actions concrètes en vue de préparer le futur et de dessiner la prochaine Agora en 2015. Ce dispositif tout à fait unique sera le témoin du changement du grand Montréal et des réalisations autour du PMAD, par points d’étape, d’ici 2021. « Et la réussite de l’Agora métropolitaine, passe par l’implication conjointe des élus et de la société civile », a conclu Florence Junca-Adenot, professeure et directrice du Forum Urba 2015, Département d’études urbaines, ESG UQAM et co-présidente de l’évènement.
Source: Agora métropolitaine
