Forum citoyen sur les dérives OGM agroalimentaire, mot du président

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Photo de Fred Panassac – Flickr

 

À titre de président du Conseil régional de l’environnement de l’Estrie, il me fait plaisir d’être présent aujourd’hui à ce premier forum citoyen sur les dérives des OGM agroalimentaires. Le CREE s’est associé aux AmiEs de la Terre de l’Estrie pour l’organisation de ce forum, car la question des OGM nous interpelle à plusieurs niveaux. Le CREE est devenu membre depuis peu de Vigilance OGM. Tout comme cet organisme, nous sommes d’avis qu’il est important, entre autres :

  • d’informer et éduquer la population sur les enjeux et les risques associés aux biotechnologies, aux nanotechnologies et aux manipulations génétiques des végétaux et des animaux, en particulier celles qui entrent dans la chaîne alimentaire et l’environnement;
  • de promouvoir le principe de précaution dans les approches législatives et réglementaires qui encadrent les pratiques agricoles et les technologies, ainsi que la recherche scientifique indépendante;
  • de défendre et promouvoir les intérêts des consommateurs et consommatrices dans leur droit à l’information et au choix, notamment par l’étiquetage obligatoire des OGM;
  • et de défendre et promouvoir la protection de la biodiversité.

Nous répondons à notre mandat d’information en collaborant à ce forum. En effet, ce forum fait état de recherches scientifiques sérieuses accumulées démontrant des risques et dérives des OGM à plusieurs niveaux : environnemental, socio-économique et de la santé. Plusieurs faits nous questionnent dans ce dossier. C’est le cas plus particulièrement du niveau du contrôle et du suivi des OGM effectué par nos gouvernements puisqu’il semble que ces derniers se basent uniquement sur les études produites par les producteurs d’OGM pour octroyer les accréditations aux organismes génétiquement modifiés. Si ces organismes sont sans danger, pourquoi ne laissons-nous pas des chercheurs indépendants valider les résultats des études produites par les entreprises productrices d’OGM? Par ailleurs, tous comme l’association des biologistes du Québec, spécialistes en la matière, qui se sont prononcés dans un mémoire en 2002 sur les OGM, nous croyons que l’application du principe de précaution s’impose. Aucune nouvelle technologie ne doit être présumée sécuritaire en l’absence de fondement scientifique sérieux permettant de conclure à sa probable innocuité.

De là, nous espérons que ce forum conscientisera la population, les producteurs et les autres parties prenantes sur les risques que représentent ces organismes dans le contexte actuel des modes d’accréditations et de suivis gouvernementaux; et que ce dernier relancera le débat public sur la question puisque des études sérieuses semblent démontrer qu’un manque de contrôle sur les OGM peut affecter ce qui a de plus viscéral pour l’être humain, soit ce que nous mangeons et notre milieu de vie. Le citoyen a le droit d’être informé correctement et à droit au libre choix que permettrait la mise sur pied d’une règlementation visant l’étiquetage obligatoire des OGM et leurs dérivés agroalimentaires.

 

Source: CRE de l'Estrie

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