La FAO insiste: pas d’économie verte sans économie bleue

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Photo de Malene Thyssen – Wikipedia Commons

Les efforts entrepris pour lutter contre la faim et les conséquences du changement climatique dans les îles du Pacifique dépendront de la réussite du développement durable, y compris de l'utilisation rationnelle des océans et des pêcheries, a indiqué aujourd'hui le Directeur général de la FAO, M. José Graziano da Silva, aux ministres de la région.

«Il ne peut véritablement y avoir d'économie verte sans 'économie bleue', qui fasse du développement durable des océans et des ressources de la pêche une priorité», a estimé M. Graziano da Silva.

«L'importance de la pêche et de l'aquaculture n'est pas à négliger. Ces activités assurent à plus de 3 milliards de personnes environ 15 pour cent de leur apport moyen en protéines animales. Elles représentent aussi plus de 200 millions d'emplois de par le monde.

«Pour autant, ces services vitaux ne doivent pas compromettre le rôle essentiel des océans dans la régulation du climat. Ceux-ci absorbent en effet plus de 25 pour cent du dioxyde de carbone relâché dans l'atmosphère par les activités humaines.»

À l'occasion de la 10ème Rencontre des ministres de l'Agriculture des États du Pacifique Sud-Ouest membres de la FAO, qui se déroulait dans la capitale samoane, M. Graziano da Silva a affirmé que résoudre le problème du changement climatique est devenu «une question de survie, comme vaincre faim».

Le Pacifique Sud-Ouest s'étend sur près de 15 pour cent du globe et comprend environ deux mille îles et atolls, particulièrement vulnérables aux tempêtes et aux inondations, aux pénuries d'eau et aux stress s'exerçant sur les pêcheries et les systèmes forestiers.

Le Directeur général de la FAO a souligné que les problèmes particulièrement urgents liés au changement climatique auxquels sont confrontés les petits États insulaires en développement (PEID) et les zones côtières de faible altitude du Pacifique et du monde entier constituent une priorité de l'Organisation.

La FAO soutient les pays insulaires du Pacifique de multiples façons, et notamment en s'employant à élargir et intensifier la mise en œuvre de normes internationales comme le Code de conduite pour une pêche responsable et ses outils connexes. L'Organisation collabore avec les pouvoirs publics et des partenaires à l'échelle nationale, régionale et internationale sur des thèmes comme la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, la gestion des pêcheries thonières et celle des zones situées au-delà des juridictions nationales.

 

Alimenter en idées

M. Graziano da Silva a observé que la communauté internationale a progressé dans sa lutte contre la faim, mais qu'il reste fort à faire pour améliorer la sécurité alimentaire et la qualité de la nutrition, ainsi que pour atteindre l'Objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim, par rapport aux niveaux de 1990.

M. Graziano da Silva a également rappelé que les trois quarts des décès d'adultes dans le Pacifique s'expliquent par des maladies liées à la nutrition et au mode de vie. Et de souligner qu'il importe de s'attaquer aux questions nutritionnelles par des stratégies de nutrition intégrée, la diversification des régimes alimentaires et le recours aux cultures traditionnelles locales produites par les petits exploitants.

«Chaque région compte une série de végétaux qui ne font pas partie des produits de base alors qu'ils servaient auparavant à l'alimentation, a-t-il expliqué, citant l'exemple du pandanus dans le Pacifique. Les recherches montrent que le pandanus présente une forte teneur en caroténoïdes, ce qui a protégé de nombreuses générations du manque de vitamine A.»

 

Coopération régionale et mondiale

La principale tâche à laquelle se sont attelés les participants à la rencontre a consisté à examiner et à adopter un plan de travail global de la FAO dans 14 pays de la région entre 2013 et 2017.

«Le soutien que la FAO vous offre doit répondre à vos besoins de développement et à vos priorités telles que les définissent vos plans de développement durable», a précisé M. Graziano da Silva, soulignant l'importance d'harmoniser ces derniers avec le cadre stratégique révisé de la FAO.

Au cours de son séjour de trois jours, le Directeur général de la FAO s'est vu décerner un titre honorifique de chef au cours d'une cérémonie de 'ava. Il devait aussi rencontrer le Premier ministre de Samoa, M. Tuilaepa Aiono Sailele Malielegaoi, des ministres d'autres pays de la région et des représentants locaux de la société civile et du secteur privé.

C'était la première visite du Directeur général dans les îles du Pacifique depuis qu'il dirige l'agence onusienne consacrée à la lutte contre la faim. Plus tôt dans la semaine, il a rencontré des responsables gouvernementaux australiens. Après Samoa, il se rendra à Vanuatu et en Nouvelle-Zélande.

 

Source: FAO

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