La justice climatique pour régler la crise

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Par Vanessa Cournoyer-Cyr


Mots-clés : capitalisme vert, changements climatiques, justice climatique, souveraineté alimentaire

 

Les participants aux ateliers de l’Espace climat ont manifesté une grande inquiétude face à la crise climatique qui fait rage. Photo de Vanessa Cournoyer-Cyr – Tous droits résérvés

La crise climatique n’attendra pas que nous soyons prêts à y faire face pour s’abattre sur nous. Il est donc urgent d’adopter des solutions adéquates pour l’affronter. C’est ce qu’ont défendu les participants dans le cadre de l’Espace climat organisé par le Forum social mondial à Tunis.

Les impacts des changements climatiques se font déjà ressentir sur la vie quotidienne et sur les perspectives d’avenir des populations. «Même si elles n’ont pas les connaissances scientifiques, les populations vivent et comprennent les changements climatiques. Ce sont généralement les plus précaires qui sont les plus touchées», a rappelé Alassane Dicko, de l’Association Malienne des Expulsés.

 

De fausses solutions

Alors que l’enjeu climatique tend à être reconnu par les institutions internationales, plusieurs fausses solutions ont été proposées. Plutôt que de s’attaquer au problème, elles viennent accentuer la crise dans les pays du Sud. «Le nouveau capitalisme vert prône une doctrine de business as usual. Le modèle n’est pas changé en profondeur», a déploré Isis Alvarez du GFC Columbia.

Les initiatives comme le REDD+ et les biotechnologies ont été vertement dénoncées. «Ce sont de fausses solutions qui n’adressent pas le nœud du problème, soit le modèle capitaliste», a soutenu Mme Alvarez. «Le modèle de financialisation qui se développe représente une tentative de privatisation de biens communs. C’est très inquiétant», a renchéri Antonio Tricarico de Re-Common.

 

La justice climatique

En raison de leurs émissions de gaz à effet de serre, les pays du Nord sont pointés du doigt comme étant les principaux responsables du dérèglement du climat. Ils doivent maintenant assumer leur rôle. «La justice climatique doit être rétablie de façon à ce que les pays du Nord agissent pour réduire les effets des changements climatiques», a affirmé Josie Riffaud de la Confédération paysanne.

Face au dérèglement climatique, les pays du Nord ont une double responsabilité. D’une part, ils ont encouragé le modèle économique actuel, à l’origine de la crise climatique. D’autre part, un grand effort de sensibilisation et d’information doit être mené dans ces pays pour inciter la population à modifier ses habitudes.

Selon Darcy O’Callaghan du World Water Movement, il est important d’éveiller les gens à l’enjeu global des changements climatiques, mais également aux mécanismes mis en place pour les affronter. «Il reste beaucoup de travail à faire pour faire comprendre à la population la mission et le fonctionnement d’instruments spécifiques, comme le cap n’ trade».

 

La souveraineté alimentaire

Le règlement de la crise climatique passe également par la souveraineté alimentaire. Directement affectés par les changements climatiques, les agriculteurs doivent modifier leurs façons de faire s’ils veulent survivre. «La souveraineté alimentaire impose un nouveau rapport à l’alimentation», a soutenu Josie Riffaud.

L’organisation paysanne, la Via Campesina, a d’ailleurs fait de la souveraineté alimentaire son cheval de bataille depuis 1996. Nicolas Druntze, de la Confédération paysanne, rappelle le rôle premier de l’agriculture. «Le but des agriculteurs ne doit pas être d’exporter la production, mais de nourrir sa population. Il faut revenir à cette vision de l’agriculture pour faire face à la crise climatique».

Il importe maintenant d’inclure la souveraineté alimentaire dans les droits internationaux afin qu’il soit reconnu pour tous. «À l’heure des changements climatiques, il est urgent de donner un sens politique au droit de souveraineté alimentaire pour assurer son respect», a ajouté M. Druntze.

Bas de Vignette de la photo. : Les participants aux ateliers de l’Espace climat ont manifesté une grande inquiétude face à la crise climatique qui fait rage.

 

Source: GaïaPresse

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