Obsolescence programmée : mythe ou réalité?

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : 3e Journée de réflexion sur la consommation responsable, Observatoire de la consommation responsable, obsolescence programmée, obsolescence relative

 

De gauche à droite : Luce Beaulieu, Fabien Durif, Claudia Déméné et Christophe Abrassart. Photo de Marina Tymofieva – Tous droits résérvés

Les produits auraient une durée de vie de plus en plus courte. Surtout les appareils électroniques qui seraient fabriqués pour être remplacés rapidement. Mythe ou réalité ? Mais où sont les preuves?

''Très peu d’études ont été réalisées sur une obsolescence programmée par le fabricant-même, en vue de pousser le consommateur à racheter un produit’’, affirme Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la Consommation Responsable et organisateur de la 3ejournée de réflexion  sur la consommation responsable, qui s’es tenue mardi à la Maison du développement durable. 

''En réalité, personne n’a pu prouver que les fabricants utilisent des pièces de mauvaise qualité pour écourter la vie technologique d’un objet. Pas plus de l’existence d’un programme informatique agissant sur ses fonctionnalités au delà d’une certaine durée’’, ajoute-t-il.

Une étude du Groupement Interprofessionnel des Fabricants d'Appareils Ménager (GIFAM), comparant la durée de vie moyenne d’équipements électroménagers en 1977 versus aujourd’hui, a démontré qu’il n’y a pas de différence significative entre celles-ci.

 

À qui la faute?

''L’amalgame est souvent faite entre l’obsolescence programmée (ou planifiée), et les autres types d’obsolescence, comme l’obsolescence économique’’ a expliqué pour sa part Claudia Déméné, doctorante en design industriel à la Faculté de l’Aménagement de l’Université de Montréal.

Fabien Durif, directeur de l'OCR. Photo de Marina Tymofieva – Tous droits résérvés

Les études réalisées notamment par l’OCR montrent que c’est l’obsolescence économique qui pousse le consommateur à acquérir un nouveau produit.  On lui vend l’optique d’une économie énergétique, et donc d’une économie financière réalisée avec le nouveau produit, qui en est le principal initiateur.

La raison environnementale est malheureusement loin d’occuper la première place. Le consommateur a donc tendance à vouloir se débarrasser d’un produit qui n’est pas forcément en fin de vie technologique. Il choisit un produit labélisé, qu’il juge plus efficace, plus rapide, plus branché.

 

Comment réduire l’effet d’obsolescence

Avec le développement fulgurant de classe moyenne, qui comptera plus de 4 milliards de ''consommateurs moyens'' en 2030, il devient essentiel de développer des stratégies économiques axées sur le développement durable.

La consommation collaborative des citoyens se place en tête des meilleures alternatives.

Pour les entreprises,  il s’agit par exemple de miser sur de l’éco-conception ou de développer des modèles d’affaires axés sur le réemploi.

Selon le conseiller en développement durable et développement de produits, Alexandre Joyce, une des solutions serait d’éloigner les notions de consommation et de possession, qui sont habituellement confondues.

En louant un service au lieu de l’acquérir (comme par exemple louer une perceuse pour un temps limité au lieu de l’acheter), on permettrait une diminution de production des nouveaux produits, tout en permettant un model économique viable pour l’entreprise.

Néanmoins,  ça demeure une idée à explorer et à tester. Il n’est pas dit que la location d’objets est plus efficace au point de vue environnemental.

 

Source: GaïaPresse

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