Deschambault-Grondines et Portneuf s’unissent pour le développement durable

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Par Eugénie Emond


Mots-clef : Fonds Alcoa, développement durable, Portneuf, Deschambault-Grondines, forum citoyen

 

Annick Leclerc, conseillère municipale à Portneuf et Isabelle Mainguy, citoyenne de Grondines. Photo de Eugénie Emond – Tous droits résérvés

Un même plan de développement durable peut-il convenir à deux municipalités distinctes?

C’est ce que tente de découvrir une cinquantaine de résidents de Deschambault-Grondines et de Portneuf qui ont mis leurs intérêts en commun le 25 avril dernier lors d’une journée exceptionnelle. À l’invitation du Fonds Alcoa, ils ont lancé les prémisses de leur communauté durable lors d’un 1er Forum social.

 

Un fonds pour les collectivités durables

L’aluminerie Alcoa exploite une usine dans le parc industriel des deux municipalités depuis plus de vingt ans. L’entreprise a mis à la disposition des localités une somme de 300 000$ par année pour les 25 prochaines années afin d’instaurer des initiatives durables. Le même fonds avait été présenté aux citoyens de Bécancour la semaine dernière.

« C’est la première fois qu’on fait ça, on va voir comment les gens réagissent. Le développement durable, c’est encore un concept qui est abstrait », soutient le maire de Portneuf, Nelson Bédard, également employé de l’aluminerie depuis dix ans.

Si le géant de l’aluminium se démarque par ses différentes mesures environnementales adoptées au fil des ans, certains citoyens demeurent sceptiques quant aux véritables desseins de la multinationale. « Pour l’instant, le citoyen à la maison ne comprend pas pourquoi il irait dépenser l’argent d’Alcoa », affirme Annick Leclerc, conseillère municipale à Portneuf.

 

Deux municipalités, deux mondes

La présence de deux municipalités plutôt qu’une complique quelque peu le processus. «  On est entrain de mettre quelque chose en commun avec des villes qui ne se ressemblent pas», poursuit Annick Leclerc.

Nancy Groleau, la directrice des ressources humaines chez Alcoa Deschambault, reconnait qu’il ne sera pas évident de rallier les différents intérêts. « Les priorités des deux milieux ne sont nécessairement pas les mêmes et ça fait plus de points de vue à considérer», résume-t-elle.

Par exemple, l’emplacement du forum, tenue au carrefour municipal de Portneuf se voulait une main tendue pour attirer plus de Portneuvois. Pourtant, la majorité des citoyens présents au Forum social provenait de Deschambault-Grondines.

 

Un processus participatif

Carrefour municipal de Portneuf. Photo de Eugénie Emond – Tous droits résérvés

« On veut que ce soit une démarche qui appartienne à la population, pas juste au conseil de ville ou au comité de pilotage », enchaîne Nancy Groleau. Elle promet que les résidents seront consultés à chaque année.

Des rencontres préalables avec des intervenants de la région, ont eu lieu en juin dernier. Ils avaient permis de soumettre au forum citoyen une dizaine de priorités en lien avec le développement durable. À l’ordre du jour, se trouvent la participation citoyenne, l’économie locale, la vie culturelle et la protection de l’eau.

 

Une jeunesse à séduire

La question de la rétention des jeunes et de leur implication est revenue plusieurs fois sur le tapis, sous différents angles.

« Il faut être réaliste, quelqu’un qui s’en va vivre en campagne, ce n’est pas parce qu’il veut s’engager, c’est parce qu’il veut se retirer », croit Jean Genest, citoyen de Portneuf. Ce derniersuggère d’encourager le réseautage intergénérationnel avec l’élaboration d’un club de mentorat où un jeune pourrait être parrainé par un résident plus âgé impliqué dans son milieu.

Guillaume Béliveau Côté, Sherbrookois d’origine de 28 ans et établi à Deschambault depuis un an et demi, a soumis l’idée de mettre en place un lieu commun pour créer des prétextes au rassemblement. « Ça va aider à faire venir des gens dans la région, à s’impliquer et rencontrer du nouveau monde », explique-t-il.

Les propositions présentées lors du forum seront soumises au comité de développement durable qui devra en dégager des actions concrètes d’ici l’été. Ce comité réunit dix-sept personnes dont des élus, des citoyens et des intervenants des milieux culturel, économique, social et environnemental qui avaient répondu à un appel de candidatures lancé par le comité de pilotage, lui-même composé de représentants d’Alcoa et des municipalités.

C’est donc un processus à suivre.

 

Source: GaïaPresse

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