Construction d’une ligne de transmission entre Chamouchouane et Montréal : Hydro-Québec manque de crédibilité

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Par Marina Tymofieva


 


Mots-clés : Complexe de La Romaine, Parcs éoliens, Hydro-Québec, surplus énergétique

 

Chantal Lapointe, présidente du Comité Citoyens sous haute-tension, Mikael Rioux, porte-parole de la Fondation Rivières, Christian Simard, dirécteur général de Nature Québec et Nicolas Boisclair, coréalisateur de Chercher le courant.

Dans un contexte de consultations publiques sur les enjeux énergétiques au Québec, TransÉnergie, une division d’Hydro-Québec, tient un double discours concernant la construction d’une nouvelle ligne de transmission, dénoncent des militants environnementaux.  Ils s’opposent à ce que la Société d’État dépense 1 milliard de dollars (G $) dans le projet d’une ligne à 735kV, d’une longueur de 425 km.

 

La Fondation Rivières et Nature Québec, accompagnés du Comité de Citoyens Sous Haute Tension et du coréalisateur du documentaire Chercher le courant, Nicolas Boisclair, s’associent pour déplorer le manque de cohérence de TransÉnergie. Celle-ci justifie la construction d’une nouvelle ligne par les besoins des centrales électriques du complexe de la Romaine, ainsi que des parcs éoliens de la région.  

« Cela voudrait dire qu’il y aurait eu un coût caché du débat public d’un G $? », questionne Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Pourtant, dans les demandes qu’Hydro-Québec a présentées à la Régie de l’Énergie en 2011, il est stipulé que le transport à l’intérieur du réseau existant est « fiable », « robuste », « conforme à toutes les normes » et « optimal ».

Parallèlement, Madame Ariane O’Connor, porte-parole d’Hydro-Québec, affirmait lors d’une entrevue que les solutions proposées en 2010 et 2011 pour intégrer la production de la Romaine et de l’appel d’offres éolien n’étaient tout au plus que « satisfaisantes (…), mais non « optimales ».

Elle ajoutait également que le réseau manquerait de fiabilité et que les deux requêtes de 2010 et de 2011, ne visaient que des solutions à court terme « satisfaisantes et non optimales ».  Face à ce double-discours, les écologistes rappellent que le Québec compte un surplus énergétique annuel de 23 à 25 térawatt-heure.

« Ce projet est injustifiable en raison des données connues et des affirmations d’Hydro-Québec devant la Régie de l’énergie. Il ressemble à s’y méprendre à un éléphant blanc qui aura de lourds impacts sur les milieux naturels et qui sera à la charge des abonnés d’Hydro-Québec », a déclaré Mikael Rioux de Fondation Rivières.

La construction de cette nouvelle ligne ne représente pas qu’un impact économique pour le Québec. L’environnement sera touché et la biodiversité sera inévitablement amoindrie autours de la ligne de transmission. La fracturation du territoire a des conséquences dramatiques pour le caribou forestier, précisent ses opposants.

Selon les organismes présents lors du point de presse, la seule explication de cet investissement majeur est l’hypothèse de futures constructions de centrales hydro-électriques, encore absentes du débat public.  

« Il doit y avoir une enquête administrative et transparente concernant TransÉnergie d’Hydro-Québec », conclut Christian Simard.

 

Source: GaïaPresse

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