Le deuxième activiste canadien de Greenpeace se voit refuser la libération sous caution en Russie

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Une journée après que les autorités russes ont annoncé leur intention de remplacer les accusations de piraterie contre les 30 militants et membres de l'Arctic Sunrise par des charges de hooliganisme, le Tribunal régional de Mourmansk a refusé la libération sous caution au Canadien Paul Ruzycki, de Port Colborne en Ontario, portant ainsi à 30 le nombre de demandes de libération sous caution rejetées.

Alexandre Paul, de Montréal, s'est vu refuser sa demande de libération sous caution vendredi dernier. Selon le Comité d'enquête russe, les deux Canadiens seront accusés de hooliganisme, une charge très sérieuse pouvant entraîner jusqu'à sept ans de prison. Les autorités russes soutiennent que certains membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise risquent également d'être accusés d’utilisation de la force contre les officiers russes, charge passible de 10 ans de prison. 

Malgré que les autorités russes aient annoncé hier des changements dans la nature des accusations, le juge qui a entendu la cause de Paul Ruzycki a refusé de considérer ce développement dans la procédure en cours et a rendu sa décision en se basant sur les précédentes accusations de piraterie.

« Paul, Alexandre et les autres devraient être à la maison avec leurs familles en ce moment, et non en train de croupir dans une prison russe en attendant de subir un procès pour des accusations fantaisistes et disproportionnées, a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie et Arctique de Greenpeace Canada. Les accusations changent, mais elles demeurent graves, illégales et sans commune mesure avec les actions pacifiques qui ont eu lieu. »

Le changement d'accusations de piraterie à des charges de hooliganisme confirme l'illégalité de l'assaut et de la saisie de l’Arctic Sunrise ainsi que de la détention subséquente des 30 personnes à son bord. En effet, contrairement à la piraterie, le hooliganisme n'est pas reconnu dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer comme un motif valable pour l'arrestation d'un navire.

Pendant l’audience à Mourmansk, le Canadien Paul Ruzycki a déclaré : « Nous sommes des activistes pacifiques issus de plusieurs pays, travaillant pour un but commun. Nous ne demandons que la protection de l`environnement et la paix. Nous menons ces actions pour attirer l’attention du public sur les destructions engendrées par des multinationales. Nous n’avons rien à gagner pour nous-mêmes, mais avec nos actions non violentes nous risquons beaucoup : notre liberté et notre présence auprès de nos familles et amis. »

Cette semaine, le gouvernement hollandais a déposé une demande auprès du Tribunal international du droit de la mer, le pressant d'ordonner la libération immédiate du navire Arctic Sunrise de Greenpeace et de toutes les personnes qui étaient à son bord pendant la manifestation pacifique contre la plateforme pétrolière Prirazlomnaya de Gazprom dans l'Arctique.

« Nous contesterons les accusations de hooliganisme inventées de toutes pièces aussi fortement que nous l'avons fait pour les allégations de piraterie. Dans les deux cas, il s'agit d'accusations fantaisistes qui n'ont aucun lien avec la réalité. Les 30 militants et membres de l'équipage de l’Arctic Sunrise ont manifesté pacifiquement contre les dangereux forages pétroliers de Gazprom et devraient être libres, » a conclu Patrick Bonin.

 

Source: Greenpeace

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