Hydro-Québec ne veut plus reconsidérer les frais chargés aux clients pour les compteurs sans radiofréquence

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Photo de Marc Dufresne – Flickr

Une semaine après s’être déclarée ouverte à réduire les frais qu’elle charge aux clients qui optent pour un compteur sans émission de radiofréquences chez eux, Hydro-Québec fait volte-face.  Elle s’oppose désormais à ce que la Régie de l’énergie examine la réduction de ces frais pour l’année 2014-2015 dans le cadre de sa cause tarifaire annuelle.

C’est ce revirement surprenant qu’Hydro-Québec a communiqué le 15 novembre 2013 à la Régie de l’énergie dans le cadre de son dossier chargé de réviser les frais et tarifs pour 2014. [1]

On se souvient que l’Assemblée Nationale, le 29 mai 2013, avait unanimement demandé à Hydro-Québec « d'évaluer d'autres options afin de ne pas pénaliser financièrement ses clients qui ne veulent pas de compteurs "intelligents" et leur offrir le choix d'un autre type de compteur sans leur imposer des frais punitifs qui sont actuellement de [137] $ à l'installation et de 206 $ annuellement. » De surcroît, une trentaine de municipalités avaient logé des demandes similaires.  Madame la ministre des Ressources naturelles du Québec, Martine Ouellette, avait également demandé à Hydro-Québec d’analyser de nouvelles solutions en ce sens.  Et plus récemment, ce sont tous les députés des Laurentides qui ont adressé une lettre en ce sens à HQD. C’était à ces multiples demandes qu’Hydro-Québec répondait au début novembre 2013 en annonçant son ouverture à reconsidérer les frais de l’option de compteurs sans radiofréquences pour 2014.

Or, depuis le 15 novembre 2013, Hydro-Québec s’oppose à ce que la Régie réexamine le montant de ces frais (137$ de frais initiaux plus 17$ par mois).  Elle s’oppose à la demande de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Stratégies Énergétiques (S.É.) qui souhaitaient placer ce sujet à l’ordre du jour devant la Régie de l’énergie, afin que ces frais soient réexaminés pour être éventuellement réduits ou abolis. [2]

L’AQLPA et S.É. sont très déçues de ce blocage de la part d’Hydro-Québec.  Selon Monsieur André Bélisle, président de l’AQLPA, « Hydro-Québec manque de respect envers l’Assemblée Nationale, le gouvernement  du Québec, la ministre des Ressources Naturelles du Québec, les municipalités du Québec et les citoyens Québécois en tentant d’empêcher toute révision à la baisse des frais chargés aux citoyens qui veulent éviter les compteurs à radiofréquence chez eux.  Hydro-Québec se comporte comme un État dans l’État qui serait au-dessus des élus du Québec.  Cela fait déjà plus de six mois que l’Assemblée Nationale a demandé à Hydro-Québec de reconsidérer ces frais et Hydro-Québec n’y a toujours pas donné suite.  Pendant ce temps, des milliers de citoyens doivent choisir entre payer ces frais exorbitants ou renoncer à avoir des compteurs sans radiofréquences.  Même les statistiques d’Hydro-Québec montrent que ces frais trop élevés empêchent les citoyens de se prévaloir de cette option à laquelle ils ont pourtant droit ».

Madame Brigitte Blais, porte-parole des deux organismes environnementaux et responsable de ce dossier souligne qu’« un grand nombre de citoyens doivent vivre avec des compteurs situés dans leurs domiciles, dans leurs lieux de travail, ateliers ou garages, à très grande proximité des endroits où ils se trouvent plusieurs heures par jour.  Les nouveaux compteurs à radiofréquences les soumettraient à des émissions pulsées toutes les 5 à 60 secondes (entre 1 440 et 2 880 fois par jour), à un niveau supérieur à celui pour lequel des études scientifiques ont constaté des effets biologiques même après de courtes durées d’exposition.  De plus en plus de voix s’élèvent dans les milieux internationaux de la santé publique pour appliquer le principe de précaution.  Ainsi par exemple, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autorités sanitaires de France et d’Angleterre ont recommandé aux gens, et surtout aux enfants et aux personnes vulnérables, de réduire leur exposition aux radiofréquences s’ils le peuvent. D’autant plus que les effets à long terme sont mal documentés.  Il est inacceptable que les citoyens qui veulent suivre ces consignes de prudence s’exposent à des frais exorbitants et qu’Hydro-Québec refuse de les réduire ou de les abolir malgré les demandes des élus et de la population ».

L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et de Stratégies Énergétiques (S.É.) rappellent que c’est en décembre 2013 que la Régie de l’énergie tiendra ses audiences publiques pour déterminer les tarifs et frais d’Hydro-Québec pour l’année 2014.  L’AQLPA et SÉ inviteront donc la Régie, malgré l’opposition d’Hydro-Québec, à réexaminer les frais que doivent payer les clients pour obtenir des compteurs sans radiofréquences, afin que ceux-ci soient réduits, voire même qu’ils soient abolis, comme c’est déjà le cas au Vermont.

 

Source: AQLPA

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