Les Kokums Anishinabe annoncent une campagne pour protéger la Terre, les animaux, l’eau et l’air

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Les grand-mères algonguines Anishinabe (kokums dans leur langue) appellent à une campagne visant à s’unir pour la Terre-Mère. La campagne «Kika Kina» (le territoire est nôtre) a été annoncée samedi soir, le 23 août, au Forum social des Peuples à Ottawa. 

Devant des centaines de personnes, les kokums de la Nation algonquine du bassin-versant de la rivière des Outaouais (NABRO) ont émis un appel passionné au Forum Social des Peuples. Elles en ont appelé à tous les peuples des quatre directions de se lever et de protéger la Terre-Mère. La grand-mère algonquine Liza Thomas a dit : « Je ne peux pas revenir en arrière. Je dois le faire pour mes petits-enfants, pour vos petits-enfants. » 

Comme plusieurs, elle vit en tirant sa subsistance du territoire, selon le mode de vie traditionnel, comme ils l’ont toujours fait, à 350 km au nord d’Ottawa, dans ce qui est aujourd’hui appelé la Réserve faunique La Vérendrye. Les Anishinabe obtiennent leur nourriture, leur médecine et les matériaux pour leurs maisons du territoire lui-même. Depuis les 25 dernières années jusqu’au printemps dernier, 60 % de leur territoire a été coupé par ce qu’ils appellent une coupe à blanc illégale. Cette année, 25 % de ce qui restait a été coupé. Louisiana-Pacific continue de mener une coupe à blanc à un rythme d’environ 25 acres tous les deux jours. 

En écho aux sentiments des Autochtones vivant partout sur l’île de la Tortue, les grand-mères appellent les peuples à se lever pour le territoire, l’eau, l’air et les animaux. La grand-mère Shelley Chabot a parlé avec éloquence de son enfance sur le territoire et de la manière dont ce mode de vie est aujourd’hui menacé : « Aujourd’hui, la Terre-Mère est détruite. Ses rivières et lacs sont pollués. Ce qui est fait sur notre territoire a des conséquences sur vous tous, même ici». 

Tenant des plumes d’aigle, appuyées par les tambours et les chanteurs, les grand-mères sont allées d’assemblée en assemblée au FSP pour exprimer un appel à l’action visant à rectifier une situation de plus en plus désespérée à laquelle font face plusieurs Premières Nations sur ce territoire. 

Liza Thomas a parlé des promesses non tenues et de comment les structures coloniales ont allumé des «feux». Elle a dit : «Nous avons besoin de rallumer nos feux, les feux de nos familles et les feux de nos communautés. Nous devons restaurer nos coutumes, nos lois.» Il y a eu un appel pour que tous les peuples allument des feux dans des lieux publics en guise de protestation contre la destruction de l’environnement sur l’île de la Tortue. 

Le Territoire Algonquin n’a été cédé par aucun traité. Malgré 28 pétitions s’étalant sur 100 ans de gouvernance britannique et canadienne, leurs droits territoriaux ont été ignorés. Ottawa occupe le territoire non-cédé Algonquin. Dans le nord du territoire, jusqu’aux 20 dernières années et malgré des activités colonisatrices variées, ils ont été en mesure de maintenir leur mode de vie. Ce mode de vie est grandement menacé de destruction et, avec ce mode de vie, la biodiversité naturelle de la forêt. 

La grand-mère Shelly Chabot, membre de NABRO, commente : «Si ces arbres sont détruits, je ne verrai plus jamais d’arbre comme ça ». Les coupes à blanc industrielles détruisent la biodiversité et la remplacent avec une monoculture où ni les animaux, les oiseaux ou les humains ne peuvent soutenir leur existence. 

«Assez, c’est assez. Il est temps de nous lever!» 

 

Source: Solidarité NABRO 

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