Pour que vive GaïaPresse!

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L’occasion de la 6e assemblée générale de GaïaPresse, tenue mardi le 9 septembre dernier, Denise Proulx a présenté son mot de la présidente et fait part de sa vision de l’avenir de GaïaPresse.

 

GaïaPresse entame son 8e automne d’existence. C’est un fait particulier, compte tenu que les sites québécois d’information sur le web n’ont pas l’habitude de vivre aussi longtemps, à moins d’être soutenu par des investissements solides et de très grandes équipes.

Donc, GaïaPresse tient le coup! Non sans peine et misère.

Plusieurs membres ne doutent pas de sa pertinence. Ils sont nombreux à maintenir leur adhésion et à ajouter des dons, quoique nous aimerions en retenir plus encore. Et GaïaPresse se construit un lectorat fidèle.

J’ai fait quelques vérifications, histoire de se faire une tête sur l’intérêt porté à GaïaPresse.

Au 5 septembre 2014, 977 pages avaient été lues par 709 lecteurs uniques. En soi, c’est très bien pour un cybermédia francophone spécialisé en environnement. Par contre, c’est de 80 à 100 lecteurs quotidiens de moins qu’à pareille date en septembre 2013.

Mais nos lecteurs en provenance des réseaux sociaux sont plus nombreux que jamais.

Sur Facebook, nous avons à ce jour 3040 AmiEs qui nous redistribuent dans leurs pages. Quant à Twitter,  nous étions  suivis, hier, par 4791 abonnés. Pour Twitter c’est plus de 1000 personnes en comparaison à septembre 2013.

Ce profil de notre lectorat est à l’image du comportement de la société face aux informations. Il y en a plein, partout, 24h sur 24h, et GaïaPresse sert en quelque sorte à ne rien échapper sur ce qui se passe en environnement dans toutes les régions du Québec et à l’international.

Ça, ce sont les nouvelles encourageantes, qui font en sorte que l’équipe et les administrateurs demeurent dévoués à sa cause.

Avant de passer à la seconde étape de ma présentation, j’aimerais d’ailleurs les remercier très chaleureusement.  Accordez-moi le temps nécessaire pour le faire.

Marina Tymofieva, qui assure le quotidien de la mise en ligne, la réalisation de reportages, et tout le reste sur le web, allant du placement publicitaire aux nombreuses autres demandes de communication avec les membres. Marina est toujours disponible, même quand la situation financière lui fait des pieds de nez. MERCI Marina.

Les bénévoles : Réjean Provost, directeur du développement des affaires chez Transfert Environnement et Société,  qui donne un coup de main pour dénicher des partenaires financiers et publicitaires, Marjolaine André qui s’occupe des relations avec les membres, Ibrahim Alassane, qui après un stage de gestionnaire web avec GaïaPresse, continue à nous donner un coup de main pour les technicalités informatiques. 

Je veux aussi remercier Samuel Mainguy qui a travaillé à renouveler nos outils de promotion et qui a établi des relations avec des partenaires financiers, de même que les stagiaires qui se sont joints à la salle de presse, pendant les derniers mois. Je pense en particulier à Julie Roussel et à Jessie Payette.

Je rends aussi hommage aux administrateurs de GaïaPresse qui sont dans une situation bien peu confortable : ils doivent préserver leur enthousiasme tout en administrant l’austérité et la précarité de GaïaPresse.

Je leur suis très reconnaissante de demeurer impliqués et confiants que GaïaPresse trouvera son modèle d’affaires. Nous avons traversé une année difficile, mais les échanges ont toujours été fort stimulants et constructifs. MERCI à vous tous.

Et il y a tous les autres, nos partenaires, dont le nombre s’est accru en 2014.  

Je pense notamment à  l’Institut de la Francophonie et du Développement Durable, la firme Transfert Environnement et Société, Gaz Métro, Le Centre universitaire  de formation en environnement  et développement durable de l’Université de Sherbrooke, le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal, l’Association québécoise de maitrise de l’énergie et d’Institut et la Fondation des jeunes pour le développement durable.  Aussi, le journal Le 24h, à qui nous fournissons la page ENVIRONNEMENT de chaque lundi.

Et tous les autres qui, le temps de quelques semaines ou quelques mois, ont utilisé GaïaPresse pour communiquer avec le public.

 

Parlons maintenant de l’avenir de GaïaPresse.

Notre mission, c’est d’être la voix des acteurs et des décideurs en environnement. D’être des témoins, de montrer, d’expliquer, de nous indigner lorsque nécessaire.

Nous devrions être plus présent que jamais dans les régions, comme par exemple, celles qui sont actuellement contraintes de se faire bulldozer les projets de pipelines d’Enbridge et de Trans Canada Énergie est.

Nous devrions être là pour présenter l’indignation des milliers de personnes qui ne comprennent pas que l’on veuille jouer à la roulette russe et risquer de souiller nos meilleures terres agricoles, que l’on veuille imposer un port pétrolier dans une pouponnière de bélugas et d’utiliser le fleuve Saint-Laurent, notre source vitale, comme un simple canal de transport, sans vie.

Nous devrions être là pour questionner nos chefs d’État et nos ministres, trop souvent incapables d’assumer le bien public par l’innovation écologique, plutôt que de se vautrer dans des modèles économiques dépassés, polluants, dangereux pour les générations futures et absolument non rentables.

 

Le monde change. Qui en doute encore ?

 

GaïaPresse devrait avoir davantage de moyens financiers et professionnels pour témoigner de la fin de l’ère industrielle et de l’entrée du monde dans l’ère écologique.

GaïaPresse devrait pouvoir promouvoir le bien public, pour et par les acteurs et les décideurs, pour et par les citoyens du Québec.

Et ce n’est pas que mon affaire à moi.

C’est vrai que je m’y suis totalement investie, depuis sa fondation, trop peut-être pour que certaines personnes y sentent qu’elles y avaient une place. Pourtant, il y en a toujours eu une.

C’est vrai que j’ai tenu l’organisation à bout de bras. Mais vous savez quoi ?  J’ai découvert  durant ces années que GaïaPresse avait son énergie propre, son lot d’appuyeurs pour se maintenir en vie, même lorsque j’étais disposée à couler l’initiative.

En octobre 2013, c’est l’équipe du Réseau d’investissement social du Québec, le RISQ, qui a choisi de maintenir l’organisation en vie, en accordant un 2e prêt. Cet été, ce fut au tour de l’ACEM, le fonds communautaire d’emprunt sur l’île de Montréal, de poursuivre son soutien financier, en ajoutant les sommes manquantes aux dons des membres.

Mais ça ne peut plus continuer ainsi. Nous dépensons trop d’énergie à sauver l’organisation, ce qui nous enlève le temps de réfléchir à son développement.  Ce qui étouffe nos idées créatrices.

En ce qui me concerne, je pense sincèrement venu le temps que je cède ma place afin de donner un second souffle à GaïaPresse.

À l’occasion de cette AGA, je quitterai mes fonctions de présidente et de coordonnatrice.

Je suis une vraie fabrique d’idées et d’énergie, mais je ne suis pas une bonne gestionnaire. Je suis de la génération qui est venue à la technologie numérique par obligations, je ne m’y retrouve qu’avec confusion. Et sincèrement, je suis fatiguée de brimer mes rêves et mes ambitions pour traficoter la sécurité financière de GaïaPresse, à chaque fin de mois. Je n’y prends plus de plaisir, et je ne trouve plus de bonnes idées.  Cela ne me ressemble pas.

GaïaPresse a besoin de ses membres, de professionnels et de lecteurs engagés. Des gens qui nagent dans les technologies numériques comme un poisson dans l’eau, qui possèdent l’énergie de créer de nouvelles manières de produire de l’information, alors que tout est à recréer, dans la façon de présenter, de dire et de témoigner de la société et des gens.

C’est une opportunité exceptionnelle. Tous les médias sont en crise et se cherchent. En attendant, ils font du surplace et une foule de projets de médias web sont en effervescence. Je le répète, c’est une opportunité unique de lancer véritablement un média qui nous ressemble. Il faut cesser de gérer les crises financières de GaïaPresse.

D’où la proposition de la création d’une coopérative de solidarité.

 

Mais pour que vive GaïaPresse, en coopérative de solidarité, il est essentiel que vous vous engagiez davantage.  Le mien sera toujours présent, du côté de la salle de rédaction. Mais je ne peux pas, je ne veux pas, porter cette évolution.

Sans cet engagement de votre part, ce choix d’y mettre l’épaule à la roue, GaïaPresse ne m’apparaît que peu viable.

 

C’est maintenant à vous de choisir.

 

 

Denise PROULX

présidente

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