Le mécanisme de perte et dommages – une bouée pour les petits États insulaires en développement

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Par Isabelle Teasdale

Étudiante à la maîtrise en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke


 

Le plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre avec une grande assurance que les changements climatiques sont la conséquence des activités humaines. La communauté scientifique s’entend également que si on limite la hausse des températures mondiales à deux degrés Celsius ou moins, les chances que les changements climatiques s’emballent sont plus faibles. Toutefois, pour certaines régions du monde, une hausse de deux degrés Celsius représente d’importants risques. C’est le cas des Petits États insulaires en Développement (PEID) qui soutiennent que la hausse devrait plutôt se limiter à 1,5 degré Celsius ou moins.

 

Les PEID, situés au niveau de la mer ou même au-dessous de celui-ci, sont très vulnérables aux variations du niveau de la mer et aux autres impacts des changements climatiques. Les berges érodées, les inondations importantes, la salinisation des terres, la perte de cultures sont quelques exemples des impacts actuellement vécus par les PEID. Avec un manque de ressources important, il devient difficile pour les PEID de se remettre de ces pertes et de ces dommages.

 

Pour pallier à cette problématique vécue par les PEID, les défis seront grands et nécessiteront de prendre et de coordonner le plus rapidement possible les mesures nécessaires. Lors de la 19e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, ayant eu lieu à Varsovie en novembre 2013, certaines décisions essentielles ont été prises par les gouvernements, notamment en ce qui concerne l’aide apportée aux populations touchées par les effets des changements climatiques. En effet, les gouvernements se sont entendus sur un mécanisme qui permettra de mieux gérer les pertes et les dommages causés par des événements reliés aux changements climatiques. Ce mécanisme a pour objectif de gérer les questions relatives aux pertes et dommages qui touchent les pays les plus vulnérables, particulièrement les PEID. Le renforcement des actions et des activités d’appui, dans le but de mobiliser des fonds, seront d’importants éléments du mécanisme.

 

Pour l’instant, la mise en oeuvre de ce mécanisme est provisoire. Il est prévu de le réévaluer en 2016. Les discussions de la 20e Conférence des Parties à Lima, au Pérou, qui auront lieu du 1er au 12 décembre 2014, mèneront vers l’élaboration d’un brouillon pour l’accord de 2015, qui devrait être adopté à Paris l’an prochain. Les PEID souhaitent que l’accord de 2015 soit juridiquement contraignant et que le mécanisme de pertes et dommages fasse partie intégrante de cet accord. Les discussions à Lima seront l’occasion pour les PEID, regroupés sous l'Alliance des Petits États insulaires (AOSIS), de faire valoir leurs positions et de faire comprendre à l’ensemble des acteurs que la situation à laquelle nous faisons tous face est urgente. Il sera intéressant de suivre ces discussions, où les positons des Parties sont bien polarisées, pour voir si la voix des PEID sera entendue.

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