Pour l’AQLPA, le rapport du BAPE sur les gaz de schiste devrait mettre un terme définitif à cette aventure au Québec

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Photo de Marcovdz – Flickr

Après six ans de luttes acharnées dans ce dossier, l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) se réjouit des conclusions du rapport du BAPE sur les gaz de schiste qui confirment à nouveau que cette industrie n’a pas sa place au Québec.

Le volumineux et rigoureux rapport du Bureau d'audience publique sur l'environnement (BAPE) est sans équivoque, l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste constituent une menace grave pour le Québec. Entre autres « nuisances » énumérées en conclusion:« détérioration de la qualité de l’air, augmentation du bruit, de la circulation routière et de la pollution lumineuse, diminution de la valeur des propriétés, impacts sur les paysages, risques d’accidents technologiques, impacts sociaux et impacts sur la santé. […] conséquences sur la qualité de l’environnement, en particulier sur la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines, sur les aires protégées et les milieux humides, fragmentation des milieux forestiers, [..] émissions de gaz à effet de serre […] effets négatifs sur certains secteurs économiques des régions d’accueil, tels que les secteurs agricole, touristique et agrotouristique. »

« La prétention des promoteurs quant à la sécurité avant, pendant et après la production est complètement mise en pièce par la commission du BAPE à notre grande satisfaction puisqu'il est bien connu, aux États-Unis et dans l'ouest canadien, que tous les puits fuient. Ce n'est qu'une question de temps, exactement comme l'AQLPA le dit depuis 2009 » fait remarquer André Bélisle, président.

« On ne peut que se réjouir de ce rapport du BAPE. D’abord, pour sa rigueur et sa qualité mais également et surtout parce qu’avec ce dernier, le conseil des ministres a tout en main pour imposer la fin définitive de cette aventure insensée pour le Québec en bannissant la fracturation hydraulique pour la recherche de gaz et de pétrole de schiste, partout sur le territoire. Faire le contraire serait aller contre la science et la volonté populaire, mais aussi contraire à la logique économique élémentaire» déclare Sophie-Anne Legendre, analyste et adjointe aux communications stratégiques communications stratégiques.

D’autant plus que le Québec est bien pourvu en alternatives avec les énergies vertes dont le biométhane qui reste à développer et pourrait remplacer jusqu’à 80% du gaz naturel utilisé au Québec.

« Au lendemain de la conférence mondiale sur le climat tenue à Lima, nous invitons le gouvernement du Québec et particulièrement le Premier ministre Philippe Couillard, le ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, et le ministre de l’Environnement, David Heurtel, à prendre résolument la voie verte pour un développement responsable, gage d’une prospérité durable. On ne se trompera jamais avec les énergies vertes et renouvelables, si on le fait dans le respect des communautés et de l’environnement. Le temps est venu d’abandonner les combustibles fossiles et leurs substituts comme l’éthanol qui ne font qu’étirer l’utilisation du pétrole, abandonnons aussi la lubie du pétrole de schiste à Anticosti » affirme Alain Brunel, directeur climat-énergie.

Autant ce dossier nous aura inquiété par l’ampleur des menaces qu’il a fait planer sur le Québec, autant la mobilisation citoyenne sans précédent qu’il a suscité est source de confiance et d’espoir en l’avenir. Nos pensées reconnaissantes vont à toutes les citoyennes et tous les citoyens, groupes et organisations, trop nombreux pour les nommer ainsi qu’à nos compagnons de luttes victorieuses Serge Fortier, Dominic Champagne, Johanne Dion et tous les autres, qui ont investi sans compter temps et énergie à la défense du bien commun.

Bien sûr il ne faut pas baisser les bras, bien sûr il faut se tenir prêts pour la suite mais en ce jour, l’AQLPA, comme bien d’autres, célèbre cette belle victoire, avec en tête ce qui se passe à Anticosti, Gaspé, Ristigouche …Car il ne faut ne pas oublier que ce rapport concerne spécifiquement la Vallée du Saint-Laurent alors que tout le territoire est menacé, tout comme il reste encore à réparer les pots cassés par l'industrie, c'est-à-dire évaluer les puits fuyants laissés à l’abandon et les colmater. 

 

Source: AQLPA

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