Une avancée insuffisante pour redonner confiance dans l’Office national de l’énergie

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Pour l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), les nouveaux principes du gouvernement Trudeau relatifs à l’évaluation des oléoducs Énergie Est et Trans Mountain, rendus publics hier, sont un pas dans la bonne direction mais un pas insuffisant pour redonner confiance aux Canadiens dans le processus d’évaluation de l’Office national de l’énergie (ONÉ). De plus, l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre (GES) en amont du transport du pétrole ne change rien au fait que la croissance du développement des sables bitumineux entraînée par ces projets d’oléoduc est incompatible avec le respect des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.

Concernant le projet d’Énergie Est, les mesures proposées sont celles-ci :

·         Octroi de moyens supplémentaires pour que Ressources Naturelles Canada puisse approfondir les consultations auprès des premières nations affectées par les projets;

·         Nomination de trois commissaires temporaires supplémentaires à l’ONÉ qui prendront en charge l’élargissement du nombre de participants autorisés à intervenir dans le processus;

·         Évaluation par le gouvernement des émissions en amont du transport du pétrole de GES associées au projet d’oléoduc et rendre publiques ces informations.

·         Prolongement de l’échéancier légal prévu pour évaluer le projet Énergie Est et pour que le gouvernement rende sa décision. Les deux étapes seront respectivement prolongées de 6 et 3 mois pour un total de 27 mois (un total de 21 mois pour l’évaluation et 6 mois pour la décision).

« Même si les mesures vont dans la bonne direction, la confiance dans le processus d’évaluation de l’ONÉ ne peut pas être rétablie avec un aussi fragile bandage.  Pas plus tard qu’hier, l’audit de la commissaire à l’environnement et au développement durable, Mme Julie Gelfand, révélait que l’Office national de l’énergie était incapable de garder ses ingénieurs et ses compétences clés, qu’il ne pouvait pas vérifier l’application de ses propres conditions dans plus de 50% des cas; qu’il était dans l’incapacité de vérifier la conformité des compagnies à la réglementation en vigueur et que son système d’information était défaillant.  Il faut évidemment remettre l’ONÉ sur ses pieds avant de commencer l’évaluation d’Énergie Est, sinon tout ce processus ne sera qu’une sinistre farce » affirme Alain Brunel, directeur climat énergie de l’AQLPA.

Selon André Bélisle, président de l’AQLPA : « Le gouvernement Trudeau veut faire la quadrature du cercle. Il est impossible de réduire significativement les GES du Canada et de développer les sables bitumineux en même temps. En plus de l’opinion bien connue des écolos, les scientifiques parmi les plus renommés d’Amérique du Nord le disent aussi. Seul un moratoire sur le développement des sables bitumineux nous permettra d’assumer pleinement notre responsabilité pour sauver le climat du désastre. » ­­­­­­

 

Source : AQLPA 

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