Un an de trop, marche contre l’oléoduc 9 d’Enbridge et la loi 106

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 Plusieurs dizaines de personnes ont entrepris hier une marche de 16,6 km dans le froid afin de dénoncer le triste anniversaire de la mise en service de l’oléoduc 9 d’Enbridge ainsi que l’adoption de la loi 106.

Triste premier anniversaire

Les organisateurs et organisatrices – la Marche des peuples pour la Terre-mère – ont organisé cet événement afin de souligner le triste premier anniversaire de l’inversion, de l’augmentation du débit et de la remise en fonction de l’oléoduc de la ligne 9 d’Enbridge. «Ce pipeline représente une menace permanente pour l’eau potable de millions de personnes, dont près de trois millions dans la région de Montréal. De plus, il a été autorisé sans le consentement préalable de communautés autochtones directement affectées» rappelle Amélie Violette, une des portes-parole de la marche. Marc-André Toupin, un autre porte-parole, renchérit :«Entre les milliers de défauts connus, les inconnus, les tests hydrostatiques risibles, la feuille de route abyssale d’Enbridge et la faillibilité générale des pipelines, tout porte à croire que la ligne 9 peut rompre à n’importe quel moment et causer un désastre d’une ampleur inouïe. Par exemple, très peu des stations de purification du grand Montréal disposeraient d’une prise d’eau potable alternative en cas de déversement.»

La marche a débuté à la raffinerie Suncor à Montréal-Est, qui reçoit le pétrole la ligne 9. «L’Est de Montréal regroupait déjà une grande concentration d’industrie lourde affectant la qualité de notre air. La mise en service de cet oléoduc et le raffinage du pétrole pourraient aggraver la problématique. Il s’agit donc d’impacts concrets sur la santé et la qualité de vie de la population» indique Vincent Marchione, du Comité de Vigilance Environnementale de l’Est de Montréal.

Arrêt immédiat du transport de produits pétroliers

Les participants et participantes à la marche demandent l’arrêt immédiat du transport de produits pétroliers dans la ligne 9. Ils et elles ne manquent pas de faire le lien entre l’anniversaire de l’oléoduc et la récente adoption par Québec de la loi 106, qui donne aux compagnies des droits sans précédents pour l’extraction d’hydrocarbures au Québec. «L’adoption de la loi 106 est la preuve qu’au fédéral comme au provincial, les élu.e.s ont abdiqué leur pouvoir aux compagnies pétrolières et gazières» s’inquiète Céline Lachapelle, représentante et porte-parole d’Action Environnement Basses Laurentides. «Le droit crucial des communautés de refuser des projets industriels dangereux est gravement compromis par cette loi. Le recours au bâillon pour l’adopter parle de lui-même.» Par leur action, les marcheuses et marcheurs souhaitent favoriser la résistance collective à de tels projets par les gens de la base.

Solidarité avec Standing Rock

La marche est en solidarité avec les luttes des peuples autochtones contre les pipelines, comme les efforts des protecteurs et protectrices de l’eau de Standing Rock au Dakota du Nord et la contestation, devant la cour Suprême du Canada, de l’autorisation de la ligne 9 par la Première nation des Chippewas de la Thames en Ontario. Les marcheuses et marcheurs reconnaissent d’ailleurs que le projet de la ligne 9, comme celui du «Canada», a vu le jour sur des terres volées aux autochtones. Ils et elles réclament le retrait des charges qui pèsent contre les activistes qui ont agi pour protéger l’eau.

Source : Mur de femmes 

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