Déneigement : des alternatives écologiques au banc d’essai

0

640px-Salt_truck_Milwaukee

À vos betteraves pour un hiver aux rues déneigées. C’est un pari fou lancé il y a quelques années et qui semble porter « un peu » ses fruits !

Impact environnemental

Chaque année le déneigement par le sel de voirie au Québec coûte une fortune et a un impact non négligeable sur l’environnement. Corrosion des voitures, des infrastructures mais aussi modification de la faune et de la flore, ce sel joue sur la nature du sol. Il génère un sol plus compact qui gêne la respiration des végétaux par la racine. Selon le type de sols, la concentration de sel a tendance à augmenter au fil des salages hivernaux et les projections sur la plante perturbent le métabolisme. Les conséquences sont ravageuses et engendrent la mort des pousses, des jeunes feuilles voire de l’ensemble de la plante.

Et même, si selon le ministère de l’Ecologie, l’on peut exclure que la surcharge en sel due à l’épandage hivernale porte atteinte à la faune et la flore aquatique, dans certaines zones, l’utilisation du sel est interdite afin de protéger la pureté des sources. Imaginons un lac d’eau douce se transformer à la fonte des neiges en mer d’eau salée. Tout un écosystème se trouverait perturbé

Les municipalités responsables de l’entretien de la majorité des routes ont 133000 kilomètres de neige à faire disparaître pour le bien-être de leur citoyen. Au total, sur l’ensemble du territoire, 230 000 kilomètres de voirie à déblayer. Soit un coût qui a dépassé le 1 milliard de dollars – une somme conséquente – et 1,5 million de tonnes de sels ainsi épandus. L’objectif des chercheurs donc réduire le coût et l’impact non écologique. Un tableau un peu sombre sur notre quotidien hivernal mais l’innovation écologique et technologique est en cours.

Alternatives écologiques

Montréal, confronté à ce défi, a lancé différents programmes. À l’essai, dans cette métropole et dans d’autres villes en proie au grand froid, le sel pré humidifié. Il adhère plus vite et plus facilement au sol, ce qui permet de réduire la quantité d’épandage.

vegetables-1264210_960_720

Mais aussi le jus de betterave. Il s’agit d’un résidu de la transformation du légume. Des producteurs de betteraves à sucre qui entreposaient leurs résidus dans des barils ont découvert que la mélasse formée ne gelait pas. Ni une, ni deux, voilà de la betterave pour déglacer les routes. Pas aussi radical que le sel de voirie, mais il peut être mélangé à celui-ci. Un moyen de réduire tout de même l’utilisation du produit toxique. La ville de Montréal a débuté un régime de jus betterave en 2012 mais s’oriente aujourd’hui sur le maïs. Le jus de betterave ne sent pas très bon et rend les sols collants.

Ces tests ne sont toutefois pas concluants, la recherche continue et le petit dernier, le sel vert, a fait son arrivée il y a deux ans avec la société DéserbVert. Au programme, un sel biodégradable et non corrosif pour les ciments et les végétaux. La Ville de Grenoble en France également soumis à de fortes neiges l’a testé sur une partie de ses 600 kilomètres de voiries et de trottoirs. Ce sel au PH neutre, fabriqué à base d’acétate de calcium est donc non polluant. Hélas, principal bémol, son coût. Il est trois fois plus cher que ce bon sel toxique traditionnel.

Au Canada pour l’heure, les aéroports utilisent ce type de sel, à base d’acétate de potassium cette fois-ci et ce pour dégager leurs pistes car moins corrosif.

Alors est-on prêt à payer plus cher la facture mais préserver notre environnement, notre faune et notre flore et aussi notre voiture ?

Pour en savoir plus :

Karine Jehelmann pour GaïaPresse

Partager.

Répondre