Protection inadéquate et insuffisante pour les îles Scott

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En Colombie-Britannique, la première réserve nationale de faune en milieu marin du pays n’offrira pas une protection significative à la faune et aux écosystèmes.

Le projet de règlement visant à créer la toute première réserve nationale de faune en milieu marin ne rencontre pas les critères de protection marine du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada). Le règlement proposé est insuffisant pour protéger adéquatement les écosystèmes marins et la faune de la région, qui inclut de nombreuses espèces menacées et en voie de disparition telles que la baleine bleue et l’albatros à pieds noires.

Protections insuffisantes

Pour qu’une zone marine protégée soit réellement efficace, les activités industrielles et commerciales – comme la pêche, l’extraction pétrolière et gazière et l’exploitation minière des fonds marins – doivent être interdites.

Actuellement, en vertu de la réglementation prévue pour les îles Scott, la pêche commerciale peut continuer, y compris le chalutage de fond, la pêche à la palangre et au filet maillant, des techniques nuisibles qui constituent une menace pour l’habitat, les oiseaux de mer et les poissons-proies. Les risques liés au trafic maritime, tels que le bruit sous-marin, les collisions de navires avec la faune et les marées noires, ne sont pas abordés. Aucune mesure n’est proposée pour restreindre le futur développement pétrolier et gazier dans la réserve nationale de faune en milieu marin si le moratoire actuel était levé.

La situation des pêches existantes et de leur impact sur les poissons-proies et leurs habitats n’est pas abordée, malgré qu’il y ait une interdiction de nouvelle pêche de poissons-proies. La frontière suggérée a été restreinte afin de tenir compte de la pêche commerciale et en conséquence, elle exclut maintenant une aire d’alimentation clé pour les stariques de Cassin et autres oiseaux de mer.

Sanctuaire pour animaux marins

D’une superficie de 11 500km2, soit deux fois la taille de l’Île-du-Prince-Édouard, les îles Scott sont internationalement reconnues en tant que lieu important pour les oiseaux marins. Elles détienent la plus forte concentration d’oiseaux marins nicheurs de toute la côte du Pacifique, au sud de l’Alaska et sont l’habitat de 11 espèces considérées menacées ou en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril, incluant : l’albatros à pieds noirs et l’albatros à queue courte, le puffin fuligineux et le puffin à pieds roses, le guillemot marbré et le guillemot à cou blanc. Les mammifères marins ne sons pas en reste, puisque le lion de mer de Steller, la loutre de mer, la baleine grise, la baleine bleue et l’épaulard viennent y trouver refuge.

Les Canadiens sont en faveur de protections marines plus importantes

En octobre 2016, le WWF-Canada a publié les résultats d’une sondage d’opinion réalisé par la firme Environics démontrant que les Canadiens appuient des niveaux de protection plus significatifs pour leurs océans. Le sondage a permis de découvrir que 91 % des Canadiens appuient l’application de normes minimales pour les aires marines protégées, incluant l’interdiction d’activités pétrolières et gazières, et au moins la moitié de la zone fermée à la pêche commerciale. Par ailleurs, 80 % des répondants croient que l’exploration pétrolière et gazière ne devrait pas être permise dans les aires marines protégées. Enfin, les deux-tiers sont en faveur de restrictions des activités de pêche commerciale

Pour David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada, « il est décevant de constater qu’une réglementation inadéquate a été proposée pour encadrer la toute première réserve nationale de faune en milieu marin du Canada. Cette réglementation ne protégera pas correctement la quantité phénoménale d’oiseaux marins et d’espèces menacées et en voie de disparition de la région. Une protection aussi faible ne contribuera pas efficacement aux objectifs de conservation marine du Canada. Le WWF-Canada travaillera à renforcer la protection de ce site, dans l’espoir que les îles Scott puissent profiter de normes minimales satisfaisantes avant la finalisation de la réglementation. »

Source : WWF Canada

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