Le premier “repair café” belge a cinq ans

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3.500 dépanneurs bénévoles réparent les grille-pains, les vélos et autres ordinateurs moribonds ou raccommodent les vêtements. En 2016, 36,5 tonnes d’objets ont ainsi évité de finir en déchets.

Jeter ? Pas question. Une chaise au pied branlant, un grille-pain qui ne grille plus, un vélo crevé, une veste amputée d’un bouton… A Molenbeek-Saint-Jean, à Herstal ou sur les hauteurs de Malonne, ces objets cassés reviennent à la vie sous les mains de passionnés de réparation. Un après-midi par mois – le mercredi, le samedi ou le dimanche –, un repair café y prend ses quartiers. Derrière le terme anglais se cache un mouvement citoyen international de lutte contre le gaspillage, promouvant la transition vers une société plus respectueuse de l’environnement.

Voilà tout juste 5 ans que la déferlante des repair cafés atteignait la Belgique. C’est à Ixelles (1) que le premier d’entre eux a ouvert ses portes. C’était en 2012 et depuis lors, ces initiatives citoyennes bénévoles se sont multipliées. Désormais, notre pays en compte 215. Peut-être est-ce la genèse néerlandaise de cette initiative citoyenne qui explique sa prédominance en Flandre. On y dénombre 107 repair cafés, 87 en Wallonie et 21 en région bruxelloise.

« En 2016, explique l’ASBL Repair Together, coordinatrice des repair cafés belges francophones, 63 % des 58 tonnes d’objets apportés ont été réparés. » Autrement dit, pas moins de 36,5 tonnes d’objets ont évité le stade « déchets » et sont repartis dans leurs pénates pour continuer à vivre leur vie. Et ce, grâce au tournevis, à la clé allen, à la scie et à la machine à coudre d’un des 3.500 bénévoles des repair cafés.

« Le lien humain se crée »

Ce sont des héros pétris de bon sens. Les pannes et casses qu’ils réparent sont souvent simples. Mais, la modernisation et le confort ont rendu la population tristement pataude. En dessous de 40 ans, rares sont les citoyens à savoir correctement recoller une assiette brisée, manier le tournevis ou poser un diagnostic sur une machine à café qui semble moribonde. « On voudrait rendre aux gens le réflexe et le savoir-faire de la réparation, ainsi que le sens de la matière, explique François, réparateur bénévole dans le Namurois. En effet, pour fabriquer les objets, des ressources limitées ont été consommées : elles sont précieuses. »

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Source : Le Soir, Demain la terre, Auteure : Laetitia Theunis

Crédit photo : Alexander Andrews sur Unsplash

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