Québec fait le choix de la biodiversité et crée son plus grand parc national

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Photo de Chicoutimi – Wikipedia commons

La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) accueille chaleureusement la création du parc national Tursujuq, annoncé aujourd'hui par le ministre de l’Environnement (MDDEFP), monsieur Yves-François Blanchet, accompagné de la ministre déléguée aux Affaires autochtones, Mme Élizabeth Larouche, et du ministre responsable de la région du Nord-du-Québec, M. Alexandre Cloutier.

 

Conservation importante à l'échelle globale

Couvrant plus de 26 000 km2, soit plus de quatre fois l’Île-du-Prince-Édouard, Tursujuq devient le plus grand parc sous juridiction provinciale au Canada – et l'une des plus grandes aires protégées terrestres au monde. Situé au Nunavik sur la côte est de la baie d'Hudson, près du village inuit d'Umiujaq, le parc protégera des éléments exceptionnels du patrimoine écologique et culturel du Québec. Mentionnons entre autres une très grande partie du bassin versant de la rivière Nastapoka, un important lieu de rencontre traditionnel pour les familles autochtones. Cette rivière accueille l'unique population mondiale de phoques communs confinés en eau douce, la seule population de saumons sur la côte est de la baie d'Hudson, et à son embouchure, un important sanctuaire pour le béluga, une espèce menacée. Selon Patrick Nadeau, directeur général de la SNAP Québec : « Pour nous, l'annonce d'aujourd'hui est importante à l'échelle mondiale. Il reste peu d'endroits où il est encore possible de protéger des territoires aussi immenses ».

 

L'aboutissement de plusieurs années d'efforts

La création d'un parc d'une telle superficie n'est pas sans embûches. Parmi celles-ci, notons l'opposition d'Hydro-Québec à la protection de la rivière Nastapoka, exprimée lors des consultations publiques, reflétant la crainte de « perdre » une rivière à potentiel hydro-électrique. Selon M. Nadeau : « Les limites finales du parc sont le résultat d'années d'efforts par les communautés inuites locales, les Cris et l'Administration Régionale Kativik (ARK). Il s'agit d'un travail exemplaire – l'ARK a fait ses devoirs, et les populations locales ont réellement été consultées ».

 

Un pas dans la bonne direction pour Québec

La création du parc Tursujuq est un pas dans la bonne direction pour Québec, qui vise des cibles relativement ambitieuses pour le Nord (au-delà du 49e parallèle) : soit 20 % d'ici 2020, et 50 % d'ici 2035. Néanmoins, le Québec est encore en mode rattrapage en ce qui concerne les écosystèmes du Sud et la forêt boréale commerciale, dont à peine 5 % est protégé. Quant à la protection du milieu marin, elle stagne toujours à un maigre 1 %. M. Nadeau conclut :  « Nous sommes optimistes que cette annonce reflète l'intention du gouvernement de s'attaquer aux retards dans le dossier des aires protégées. Aujourd'hui nous pouvons témoigner d'un immense progrès dans le Nord – demain, nous devrons nous assurer qu'aucun écosystème au Québec ne sera laissé pour compte ». 

 

Source: SNAP Québec

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