LETTRE OUVERTE: Mine Arnaud : pourquoi les médecins sont inquiets?

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Pour l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, le projet Mine Arnaud est inacceptable présentement.

La demande de la mesure de la silice cristalline respirable provient de l’avis des experts de Santé Canada et de la Direction de la Santé publique de la Côte-Nord. Mine Arnaud n’a pas voulu mesurer donc, il n’a pas voulu appliquer le principe de précaution : « Conséquemment, il est improbable que les faibles teneurs en silice cristalline contenues dans les particules émises dans le cadre des activités minières causent des problèmes de santé à la population limitrophe aux installations. »Réponse de Mine Arnaud au public, 8-11.

Dans la dernière modélisation de la dispersion atmosphérique, il y a des dépassements malgré des mesures d’atténuation supplémentaires, dépassements pour le critère du fer et pour le manganèse. Le respect du critère pour le manganèse et le fer est basé sur la protection de la santé humaine. Tout dépassement pourrait entraîner une diminution de la protection de la santé, surtout des personnes les plus vulnérables (jeunes enfants, personnes âgées, personnes atteintes de problèmes respiratoires ou cardiaques, fœtus). Cette situation n’a pas été clarifiée, donc le doute persiste. Environnement Canada  et la Santé Publique de la Côte-Nord considèrent que les facteurs d’atténuation dans l’étude du de dispersion atmosphérique semblent avoir été surestimés, entrainant une sous-estimation de l’émission de polluants. Rappelons que le projet Mine Arnaud est inacceptable pour nos 3 groupes parce que :

  • Divergence d’opinion entre différents spécialistes
  • Principe de précaution non appliqué (études incomplètes) pour la baie de Sept-Îles, le lac des Rapides, pas de données initiales sur la qualité de l’air dans les secteur habités de Sept-Îles à proximité de la mine, pas de modélisation d’impacts pour la construction de la butte-écran et les opérations connexes comme les agrégats (concassé). Santé Canada ne peut se prononcer sur le risque pour la santé tant que le promoteur n’aura pas étudié l’impact sur la population avoisinante de plusieurs toxiques, telle la silice cristalline respirable. Ajoutons les impacts encore non considérés pour la santé liés aux poussières fines et au bruit, surtout pour les populations vulnérables et sensibles.
  • Risques technologiques et d’incidents majeurs mal documentés pour les sols, le bris des digues, les glissements de terrain, les déversements accidentels et leurs impacts potentiels pour les zones habitées, la route 138 et la Baie-de-Sept-Îles.
  • Plusieurs mesures d’atténuation pas encore définies et difficiles à mettre en application dans la réalité (exemple: arrêt des opérations minières pour respecter les normes de bruit et de poussières – par réaliste)

Le promoteur n’a pas encore fourni toutes les études qui lui ont été demandées pour que le projet soit jugé acceptable (évaluation du risque toxicologique, usine de traitement de l’eau dont les processus et les déchets finaux demeurent inconnus, rabattement de la nappe phréatique, etc.). À cause des impacts potentiels sur l’environnement et sur la santé humaine, du principe de précaution non respecté à plusieurs égards, nous réitérons que ce projet est inacceptable présentement. La santé, l’environnement et la précaution doivent primer sur des considérations strictement économiques. Nous pensons également qu’il est légitime que la population puisse se prononcer par voie démocratique afin de décider si le projet Mine Arnaud doit aller de l’avant ou pas.

 

Sources:

Éric Notebaert, md, Association canadienne des médecins pour l’environnement

Isabelle Gingras, md, Association canadienne des médecins pour l’environnement

Denis Bouchard, Comité de défense de l’air et de l’eau de Sept-Îles

Louise Gagnon, Regroupement pour la Sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles

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