Les autorités russes déclarent que les « 30 de l’Arctique » ne pourront pas rentrer dans leur pays

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Photo tirée de http://www.greenpeace.org/ – Tous droits résérvés

Les autorités russes ont dit aux « 30 de l'Arctique », dont deux Canadiens, qu'ils ne peuvent quitter la Russie, défiant ainsi la décision d'un tribunal international qui avait ordonné leur libération totale.

Le puissant comité d'enquête russe a écrit à l'une des membres du groupe, Anne Mie Jensen, du Danemark, indiquant que les « 30 de l'Arctique » ne sont pas libres de quitter la Russie. Les avocats de Greenpeace s'attendent à ce que tous les accusés non russes soient traités de la même façon par les autorités, c'est-à-dire qu'ils seraient maintenant tous forcés de demeurer à Saint-Pétersbourg pendant les Fêtes et possiblement bien au-delà.

La semaine dernière, les avocats des « 30 de l'Arctique » ont demandé au comité de communiquer avec le Service fédéral pour les migrations afin d'obtenir des visas pour ceux qui ne sont pas citoyens russes afin qu'ils puissent quitter la Russie et revenir si convoqués par les autorités. Cependant, dans la lettre adressée à Anne Mie, le comité dit ne pas vouloir demander la délivrance de visas au Service fédéral pour les migrations, et celui-ci avait précédemment déclaré qu'il ne délivrerait pas de visas sans une demande directe du comité d'enquête.

Les avocats des « 30 de l'Arctique » ont également cherché à obtenir l'assurance du comité d'enquête de donner un avis d'au moins un mois avant d'interroger les accusés de Greenpeace. Autrement, ces derniers risqueraient de briser involontairement les conditions de leur libération sous caution s'ils rentrent à la maison. Dans la lettre adressée à Anne Mie, le comité fait part qu'il ne fournira pas l'avis demandé.

« Deux citoyens canadiens sont piégés en Russie, incapables de rentrer chez eux malgré le fait qu’un tribunal international a ordonné leur libération, a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie et Arctique de Greenpeace. Pourtant, le ministre des Affaires étrangères du Canada reste muet. Il est temps pour M. Baird de rompre le silence et aider à ramener ces braves gens dans leurs familles pour les temps des Fêtes. »

Peter Willcox, capitaine de l'Arctic Sunrise – le navire saisi par la Russie après une manifestation pacifique tenue près d'une plateforme pétrolière dans la mer de Pechora – et membre des « 30 de l'Arctique » qui sont actuellement contraints de rester dans la ville de Saint-Pétersbourg, a déclaré :

« Je suis prêt à rentrer à la maison et à revoir ma famille. Nous avons été capturés dans les eaux internationales et amenés en Russie contre notre gré. Puis nous avons été accusés d'un crime que nous n'avons pas commis et emprisonnés pendant deux mois. »

« Un tribunal international reconnu dit que nous devrions pouvoir rentrer à la maison, tout comme de nombreux présidents et premiers ministres du monde, mais nous ne pouvons obtenir de visas pour quitter le pays. De plus, même si nous pouvions obtenir ces visas, il n'y a aucune garantie que le comité d'enquête ne prévoira pas une interrogation la journée même de mon retour, me forçant ainsi à briser les conditions de ma libération sous caution. Soit il s'agit d'une erreur et nous sommes pris dans un cercle vicieux de bureaucratie, soit il s'agit d'un affront réfléchi contre la loi internationale. Peu importe, c'est une mascarade. » 

Une décision rendue en novembre par le Tribunal international du droit de la mer, composé de 21 éminents juges, a ordonné à la Russie de permettre aux « 30 de l'Arctique » de quitter le pays immédiatement et de libérer le navire de Greenpeace, l'Arctic Sunrise, et ce, aussitôt qu'une caution de 3,6 millions d'euros sous forme de garantie bancaire serait payée. Le gouvernement des Pays-Bas, pays où l'Arctic Sunrise est inscrit, a endossé la caution le 29 novembre. La Russie est donc actuellement en violation de cette décision.

Voici ce qu'avait à dire l'avocat de Greenpeace International, Daniel Simons :

« La Fédération de Russie contrevient clairement maintenant à une ordonnance exécutoire d'un tribunal international. Comme le président Vladimir Putin a déclaré dans sa fameuse lettre ouverte au peuple américain à propos de la Syrie : "La loi, c'est la loi et nous devons y obéir, que ça nous plaise ou non." Dans son discours à la nation hier à Moscou, il a ajouté : "Nous essayons de ne pas faire la morale à personne, mais de promouvoir la loi internationale." Il est temps que les autorités agissent dans cet esprit et permettent aux « 30 de l'Arctique » de rentrer dans leur pays, auprès de leur famille, immédiatement. »

Dans la lettre adressée à Anne Mie, le comité d'enquête a dit qu'il ne libérerait pas l'Arctic Sunrise, car sa saisie avait été autorisée par un tribunal russe. 

Un décret d'amnistie qui fera probablement l'objet d'un vote par le Duma (parlement russe) ce mois-ci pourrait permettre l'abandon des procédures judiciaires contre les 30 de l'Arctique. Un avant-projet du décret soumis par le président Putin n'inclut pas les 30 de l'Arctique, bien qu'un simple amendement du Duma pourrait les voir couverts par l'amnistie.

 

Source: Greenpeace Québec

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