Le GIEC prévient : si la tendance actuelle se maintient les changements climatiques vont dépasser nos limites d’adaptation

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Photo de Danilo Rizzuti – FreeDigitalPhotos

Dans son deuxième rapport sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) constate que les changements climatiques affectent les systèmes humains et naturels partout sur le globe.

« Le GIEC nous prévient : la tendance actuelle des émissions de gaz à effet de serre (GES) bouleversera le climat à un point qui dépassera nos limites d’adaptation au cours de ce siècle. Nous sommes donc condamnés à investir pour diminuer rapidement les émissions de GES et simultanément pour nous adapter aux changements climatiques en cours. Les mesures actuelles ne sont pas à la hauteur des enjeux», selon Alain Brunel, le directeur climat énergie de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

 

Les principaux constats du GIEC sont les suivants :

  • Les effets négatifs des changements climatiques sur les récoltes et la production alimentaire sont plus courants que les effets positifs constatés sous les hautes latitudes. Les récentes hausses rapides des prix des céréales et aliments indiquent que les marchés dans les régions productrices sont très sensibles aux extrêmes climatiques.
  • Les conséquences des récents évènements climatiques extrêmes (vagues de chaleur, sècheresses, inondations, incendies, etc.) démontrent une vulnérabilité significative de certains systèmes humains et naturels. Et les populations pauvres sont les plus vulnérables à la variabilité climatique accrue.
  • Les scénarios d’émissions de GES élevés entraînent un fort risque d’engendrer un changement abrupt et irréversible des écosystèmes terrestres et aquatiques des zones boréales-arctiques et de l’Amazone qui conduirait à libérer le carbone stocké dans ces écosystèmes.
  • Avec la hausse du niveau de la mer et sans mesures d’adaptation, des centaines de millions de personnes seront déplacées par les inondations côtières et la perte de terres.
  • L’acidification des océans pose des risques pour plusieurs espèces, en particulier dans les écosystèmes polaires et coralliens.
  • Avec ou sans adaptation, il est prévu une baisse médiane jusqu’à 2% des récoltes par décennie d’ici la fin du siècle alors que la demande croîtra de 14% par décennie jusqu’en 2050.
  • Pour une hausse locale de 4°C, l’écart entre la production alimentaire et la demande deviendra tel qu’il posera des risques de sécurité alimentaire, et ce, en dépit des mesures d’adaptation
  • Les changements climatiques vont affecter la santé des gens en exacerbant les problèmes préexistants notamment de pollution de l’air.

 

Les gouvernements nationaux doivent établir un cadre règlementaire pour l’adaptation et combler le fossé entre les investissements actuels et les besoins réels de financement pour l’adaptation aux bouleversements climatiques. Ce manque de fonds, couplé à un déficit d’adaptation, est particulièrement criant pour les pays en développement.

Pour augmenter la résilience des communautés humaines et des écosystèmes, il faut changer de paradigme sociétal et se projeter dans un avenir marqué par l’adaptation aux dérèglements climatiques. Par exemple, l’aménagement du territoire et la réglementation en fonction de la vulnérabilité de certains groupes ou certaines zones permettront de réduire les risques associés aux îlots de chaleur, aux zones inondables et aux dommages causés par les évènements climatiques extrêmes devenus plus fréquents et plus meurtriers.

«Le rapport du groupe de travail II du GIEC démontre pourquoi les changements climatiques représentent un des enjeux fantômes de la campagne électorale en cours au Québec. Très peu de candidats en parlent, car il faudrait logiquement mettre en cause le tout au pétrole et le tout à l’automobile qui sont rois. Et il faudrait aussi logiquement dire non à l’exploitation du pétrole d’Anticosti tout comme aux oléoducs qui favorisent l’expansion des sables bitumineux », soutient Alain Brunel.

« L’ampleur des enjeux liés aux changements climatiques exige, si nous voulons empêcher le pire, que toutes les politiques publiques contribuent à la diminution des émissions de GES. Il faut aussi mettre en place des mesures d’adaptation aux inéluctables changements qui sont en cours » affirme André Bélisle, président de l’AQLPA.

 

Source: AQLPA

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