Terminal pétrolier de Belledune : de quoi s’inquiéter!

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L'annonce des intentions de la société albertaine Chaleur Terminals d'exploiter un Terminal Pétrolier à Belledune interpelle grandement les membres de Tache d'huile. Après un voyage en convois de wagons citernes de plus d'un kilomètre de long, 150 000 barils de pétrole stockés dans 8 réservoirs transiteraient via un pipeline de 3,4 km pour se diriger au le terminal 2 du port de Belledune situé à moins de 15 kilomètres de la côte gaspésienne. L'ensemble de l'opération a de quoi inquiéter à plusieurs égards la population de l'est du Québec. '' Il y a notamment des enjeux de sécurité, de consentement , de qualité de vie et de choix de société. '' affirme la porte-parole de Tache d'huile.

Qui dit terminal pétrolier dit transport de pétrole : on parle ici de faire traverser 240 wagons de par jour dans plusieurs municipalités du Bas-St-Laurent, de la Vallée de la Matapédia et de la Gaspésie, ce qui a de quoi inquiéter toutes les communautés établies le long du trajet.

Le maire d'Amqui, Gaétan Ruest, parle de l'opacité du gouvernement fédéral sur la question du contenu des wagons qui transitent déjà dans la région, l'information étant révélée au «compte-gouttes». Selon Tache d'huile, cette attitude est en parfaite continuité avec les stratégies nécessaires pour soutenir le virage pétrolier qui s'accélère au Québec depuis les derniers mois : des informations partielles, pas de consultation, ni débat ni étude sérieuse, des citoyen-ne-s et élu-e-s locaux mis devant les faits accomplis. Pourtant, la qualité de vie des communautés qui seront traversées quotidiennement par des convois sera certainement affectée, tout comme leur sécurité. De plus, les wagons croiseraient les rivières à saumon parmi les plus prisées au pays et où un déversement aurait des conséquences incalculables.

Avec la catastrophe de Lac-Mégantic, et considérant tous les incidents de sécurité de l'industrie des hydrocarbures, la confiance envers les entreprises et les décideurs dans ces dossiers s'étiole de plus en plus. Après le drame, il a été établi que le contenu des wagons avait été mal identifié par les compagnies responsables de leur transport, ceux-ci contenant un pétrole de plus haute volatilité que ce qui était annoncé, ce qui expliquerait en partie l'importance de l'explosion. '' Comment se fier aux transporteurs dans ces circonstances, et quels sont les dangers spécifiques au transport du pétrole issu des sables bitumineux? Cette seule question fait partie d'une panoplie d'interrogations qui risquent d'être tout simplement ignorées si les communautés touchées ne se lèvent pas pour revendiquer leur droit de parole, leur droit à un véritable débat et à un environnement sain et sécuritaire.'' insiste Tache d'huile.

Aucune consultation n’est prévue pour mesurer l’impact d’un tel trafic au Québec. En effet, seul le gouvernement du Nouveau Brunswick aurait le pouvoir de commander une étude d’impact environnemental. Pourtant les convois traverseront le Québec par train et les 50 000 barils de pétrole stockés dans 8 réservoirs transiteraient via un pipeline de 3,4 km pour se diriger au le terminal 2 du port de Belledune situé à moins de 15 kilomètres de la côte gaspésienne.

Sachant que la Baie-des-Chaleurs est un plan d’eau limitrophe entre 2 provinces qui relève du fédéral, il importe de procéder à une évaluation environnementale indépendante. Cette mesure est d’autant plus nécessaire que ce plan d’eau est un réservoir important pour la reproduction d’espèces pélagiques, possède une faible profondeur et se caractérise par un faible pouvoir d’évacuation d’éventuels contaminants, compte tenu du courant circulaire qu’on y trouve.

Rappelons que le pétrole qui transiterait à Belledune proviendrait des sables bitumineux de l’Alberta, où un véritable désastre écologique s'aggrave chaque jour. '' Souhaitons-nous être complices de l'expansion du complexe industriel le plus polluant de la planète, le tout en mettant à risque les communautés, les écosystèmes et des pans entiers de l'économie locale? Partout sur le continent des communantés se lèvent pour refuser de participer à l'expansion des sables bitumneux en refusant le passage à son exportation. '' Le passage du pétrole des sables bitumneux à l'ouest via le northern Gateway tout comme le passage au sud via le Keystone excel sont compromis par un appel à cesser le désastre, à construire des infrastructures tournées vers un avenir viable pour les générations futures. Quel rôle veut-on jouer ici? '' demande la porte-parole de Tache d'huile.

Bref, les raisons de douter du bien fondé de cette opération, considérant les populations affectées, les risques encourus ainsi que l'orientation du développement justifient à tout le moins des évaluations et des consultations. '' Voilà un premier test pour M. Heurtel, nouveau ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques. : Le principe de précaution et le droit des communautés d'être consultés seront-ils respectés? '' demande la porte-parole.

 

Le mouvement Tache d'huile réunit des gens qui ont à cœur le respect des écosystèmes et des communautés de la péninsule, des rêveurs surement, des écologistes également, des personnes respectueuses et responsables pour sûr. Solidaire des organisations similaires dans le golfe du Saint-Laurent, aux Îles-de-la-Madeleine et à Anticosti, Tache d'huile informe et mobilise sur le dossier des hydrocarbures en Gaspésie. Conscient des dangers encourus, le mouvement demande la suspension immédiate des travaux ainsi que des consultations valables sur le développement de cette filière dans la péninsule.

 

Source: Tache d'huile

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