Sacrifice d'espèces protégées sur l'autel de l'EPR : le Réseau « Sortir du nucléaire » saisit la justice

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Recours en date du 20 mai 2011 déposé à l'encontre de l'arrêté autorisant EDF à porter atteinte aux espèces protégées sur le site du futur EPR à Penly.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » et l'Association de Défense de l'Environnement d'Envermeu ont déposé un référé devant le tribunal administratif de Rouen afin d'obtenir la suspension de l'arrêté de dérogation aux espèces protégées en date du 23 mars 2011.

En dépit des rumeurs de renoncement, les différentes autorisations et arrêtés périphériques nécessaires à cette implantation continuent d'avaliser le processus de construction de l'EPR sur le site de Penly. En effet, le 23 mars 2011, le préfet de Seine Maritime rendait un arrêté de dérogation pour perturbation de spécimens d'espèces animales protégées et destruction de leur milieu particulier pour le chantier EPR-EDF.

Le centre nucléaire de production d'électricité de Penly est situé sur les communes de Saint-Martin-en-Campagne et de Penly sur la côte de la Manche, en Seine Maritime. Ce site est doté de deux réacteurs à eau pressurisée de 1 300 MW chacun, mis en service en 1990 et 1992. Le 29 janvier 2009, Nicolas Sarkozy annonçait la construction d'un réacteur de type EPR sur ce site, le second en France après celui de Flamanville.

Prévu à l'origine pour accueillir quatre réacteurs de 1300 MW, le site comporte les fondations de 2 réacteurs jamais construits. C'est sur ces fondations que le nouvel EPR est censé voir le jour. Cependant, la nature reprenant toujours ses droits sur les ouvrages humains délaissés, un certain nombre d'espèces animales et végétales se sont implantées à cet endroit. Or, certaines de ces espèces bénéficient d'un régime de protection particulier accordé par le Code de l'environnement. Aussi, pour pouvoir débuter les travaux préparatoires au chantier de l'EPR, ses constructeurs devaient obtenir une autorisation afin de déplacer voire de détruire ces espèces.

Le 19 novembre 2010, EDF a ainsi déposé à la préfecture de Seine Maritime un dossier de demande de dérogation à l’article L 411-1 du Code de l’environnement qui protège les espèces animales et végétales répertoriées. Ce dossier, largement incomplet, se contente de prévoir quelques mesures compensatoires et notamment la création de zones d'eau artificielles pour accueillir les amphibiens déplacés.

Malgré plusieurs avis défavorables et notamment celui du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Haute-Normandie, le préfet de Seine Maritime a finalement validé la demande et a ainsi, le 23 mars 2011, rendu un arrêté autorisant EDF à porter atteinte aux espèces protégées présentes sur le site du futur EPR.

Le Réseau “Sortir du Nucléaire“ et l'Association de Défense de l'Environnement d'Envermeu, avec le soutien du Collectif “Stop EPR ni à Penly ni ailleurs“ ne peuvent accepter que l'on sacrifie des espèces rares au profit de la construction d'un nouveau réacteur nucléaire, totalement injustifiée au regard des capacités nationales de production électronucléaire déjà excédentaires. Le 20 mai 2011, ces deux associations ont donc déposé devant le tribunal administratif de Rouen un référé afin d'obtenir en urgence la suspension de l'exécution de cette décision, dont elles cherchent à obtenir l'annulation pure et simple in fine. L'audience en référé aura lieu le 15 juin 2011.
 
 

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