Déneiger les pistes cyclables avant les routes

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Par Antonin Besner

Mots clés : Copenhague, vélo, cyclisme, transport, déneigement des pistes cyclables, Montréal

 

Chaque année, plusieurs cyclistes montréalais s’avouent vaincus devant les montagnes de neige qui déferlent sur la métropole. À Copenhague, la situation est différente. De fait, dans la capitale du Danemark, le déneigement des pistes cyclables est prioritaire à celui des routes pour automobiles.

C’est pourquoi Austin Troy, professeur associé à l’Université du Vermont, qualifiait cette ville européenne de « paradis du vélo », lors d’une conférence de presse au sommet ÉcoCité 2011.

À Copenhague, 90 % des ménages possèdent un vélo tandis que 53 % sont propriétaires d’une voiture, explique l’universitaire. Chaque jour, plus de la moitié de la population de la ville roule à vélo sur les quelque 356 kilomètres de piste cyclable disponibles et parcourt quelque 1200 kilomètres.
 


Bien que le réseau de pistes cyclables se développe à Montréal comme ailleurs en Amérique du Nord,
il reste encore beaucoup de sensibilisation à faire pour changer les perceptions face au vélo,
vu comme une activité physique plus qu'un moyen de transport efficace.
Photo d'Antonin Besner. Tous droits réservés.

 

Questionnés à propos des raisons de l’utilisation de leur vélo, 54 % des habitants répondent qu’ils choisissent ce mode de transport parce que c’est le plus rapide et le plus efficace. « Seulement 1 % des gens l’utilise pour des raisons environnementales », affirme Austin Troy. « Aux États-Unis et au Canada, le vélo est plutôt vu comme une activité physique et un loisir, et non pas comme le mode de transport idéal », poursuit-il. En contrepartie, avance le chercheur, à Copenhague et dans les autres pays scandinaves, le cyclisme fait partie intégrante de la culture.

La Ville fournit les efforts nécessaires pour que l’utilisation du vélo continue à progresser. Ainsi, le quart du budget de Copenhague en transport est alloué aux infrastructures cyclistes. Quant au prix de l’essence, il est élevé, tout comme celui de la taxe sur les voitures. Par ailleurs, les voitures doivent s’arrêter à 15 pieds derrière les cyclistes aux intersections.

À cela s’ajoute les quelque 35 000 places de stationnements disponibles pour vélo. « Lorsque je suis allé au centre commercial, les stationnements pour vélo étaient tout juste à côté de l’entrée, tandis que ceux pour les voitures se trouvaient loin derrière le bâtiment », relate M. Troy.
 

Le vélo chéri!

Le site web Visit Copenhagen, présente tous les programmes mis en place pour favoriser le déplacement à vélo. Les « City Bike », un système semblable au Bixi, y est valorisé. Pour avoir accès à un vélo, il suffit d’insérer une pièce de 20 couronnes danoises (environ 3,8 dollars canadiens) dans la borne. Une fois la bicyclette déposée à l’un des points d’attache, une nouvelle pièce de 20 couronnes est remise. Autre fait à noter : des visites guidées de la ville à vélo sont proposées aux touristes.

« Le cas de Copenhague est unique, mais il reste tout de même le modèle à suivre en terme de transport à vélo en ville », dit Austin Troy. La Ville s’assure de rendre ce mode de déplacement attirant pour les habitants, qu’il neige ou non. Selon le chercheur, Montréal aurait tout à gagner à s’inspirer de ce modèle.

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