Agriculture et protection du patrimoine naturel : mots d’ordre de la quatrième audience du PMAD

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Par Dorothée Bezançon

 

Mots clés : aménagement du territoire, agriculture urbaine,  conservation et aires protégées, Plan d’aménagement et de développement, Communauté métropolitaine de Montréal.

 

C’est en présence d’une «participation historique» de citoyens  soucieux de leur environnement que la quatrième journée de consultation publique  sur le projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) s’est tenue ce mercredi 5 octobre à l'Auberge Royal Versailles, à Montréal. 

   

                                          

Photo de gauche a droite :

G. Affleck et R. de la Riva, architectes chez Affleck + de la Riva ;
Mme L. Guay-Boivin, Membre du conseil de la Ville de Longueuil ;
Mme H. Fotopulos, Membre du comité exécutif de la Ville de Montréal ;
Mme C. Deschamps, Mairesse de la Ville de Repentigny ;
Mme A. Ramacieri, Animatrice ;
Mr C. G. Dubois, Membre du conseil de la Ville de Montréal

Tous droits réservés, Dorothée Bezançpn, GaïaPresse, 2011.

 

Avec la quinzaine d’intervenants, les 400 mémoires déposés, Mme Helen Fotopulos, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal et présidente de la commission de l’aménagement de la CMM n’a pu que constater l’intérêt que la population porte à l’avenir de la grande région métropolitaine. 

 

L’urgence de protéger les milieux naturels

Plusieurs interventions ont soulevé l’urgence pour la CMM de créer une ceinture verte et bleue, incluant la protection des milieux boisés et humides du réseau métropolitain. Sajida Hussain, citoyenne représentant la communauté médicale, rappelle que le 2,5% du territoire de la CMM actuellement protégé est dérisoire face aux objectifs de 17% fixés par la Convention sur la Diversité Biologique des Nations Unies (Protocole de Nagoya, en 2010).

Jean-François Girard, président du Centre québécois du droit de l’environnement, indique que les municipalités disposent déjà des outils juridiques pour protéger les milieux naturels. Il suggère que les organismes de conservation puissent «œuvrer en complémentarité avec les pouvoirs publics».

 

L’agriculture urbaine, un patrimoine à reconnaître

« Il est estimé qu’à Montréal 25 hectares sont consacrés à des projets d’agriculture urbaine et 40% de la population, voir 70% dans certains quartiers, la pratique» déclare  pour sa part Eric Duchemin, professeur associé du Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM  (CRAPAUD-ISE). Pourtant l’agriculture urbaine reste oubliée des politiques d’aménagement du territoire. L’intégration officielle de l’agriculture urbaine dans le PMAD serait une initiative avant-gardiste pour Montréal et lui assurerait un rayonnement international comme ville engagée dans une démarche de développement urbain durable.

 

Valoriser les «zones de l’ordinaire» : les banlieues

Plusieurs interventions convergent vert l’importance d’un développement diversifié et consolidé des  vastes zones reliant les centres-villes et les campagnes et cela au même titre que le noyau montréalais.  «Ces zones de l’ordinaire sont des paysages témoignant de notre culture comme les écrits et les chansons» déclare avec poésie Gavin Affleck, architecte chez  Affleck + de la Riva.

Afin de veiller à un développement territorial sécuritaire et responsable (protection des citoyens des risques naturels ou anthropiques), Nicole Loubert, coordonnatrice à l’Alliance pour une gestion des interfaces industrielles/résidentielles responsables (AGIIRR)  recommande l’intégration au PMAD du concept de «zones tampons» entre les industries à risque et les résidences.

Enfin l’économiste Pierre Bélanger  s’inquiète «de la concentration excessive en matière d’emplois, de logements, d’industries de l’île de Montréal en défaveur des secteurs des couronnes Nord et Sud». Celui-ci estime que l’aménagement et le développement du Grand Montréal devrait se porter sur le territoire de la RMR de Montréal et concerner ainsi les agglomérations satellites de St-Jérôme, St- Jean-sur-Richelieu, Lachute et Salaberry-de-Valleyfield.

Le débat sur le développement ville, campagne et banlieues ne fait donc que commencer !

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