La Ville de Saint-Bruno croit qu’elle fait sa part en protégeant d’autres milieux naturels que le boisé des Hirondelles

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Saint-Bruno-de-Montarville, boisé des Hirondelles, marche citoyenne, protection de la biodiversité

 

La saga continue dans le dossier du développement domiciliaire de La Futaie qui détruira l’actuel boisé des Hirondelles à Saint-Bruno-de-Montarville. La Ville continue de faire avancer le projet malgré les opposants. Fidèles au poste lors de la dernière réunion municipale, ils ont tenté une fois de plus, en vain, de raisonner le maire Claude Benjamin et ses conseillers d’empêcher l’abattage de cette forêt mature de six hectares juxtaposant le parc du Mont-Saint-Bruno.

Tanya Handa, professeure adjointe en science de la biodiversité et écologie forestière à l’UQAM, a souligné d’entrée de jeu qu’à la suite de l’adoption du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), le pourcentage de conservation des aires protégées a été augmenté à 17 % et que le développement dans toutes les forêts résiduelles sera arrêté dans la Communauté métropolitaine de Montréal – à laquelle Saint-Bruno fait partie. « Sachant cela, comment pouvez-vous adopter le projet de développement domiciliaire dans la forêt des Hirondelles? » a ajouté la chercheuse.

 

St-Bruno, mieux que le PMAD

Thérèse Hudon, conseillère responsable de l’environnement, a souligné que c’était très louable que le PMAD ait augmenté le pourcentage de conservation à 17 %. Elle rappelle toutefois «qu’à Saint-Bruno, nous en sommes déjà rendus à 30 %». Selon elle, la Ville fait «davantage que [sa]petite part».

«Une ville doit choisir ce qu’elle peut développer et ce qu’elle peut conserver et mettre en valeur lorsqu’elle fait du développement durable. La Ville de Saint-Bruno a fait le choix de protéger différents types de milieux», a renchéri Thérèse Hudon.

Pour sa part, Tanya Handa a répliqué que 70 % de la biodiversité planétaire se retrouve dans les forêts. «Même si l’on fait le choix de protéger des milieux différents, les forêts demeurent extrêmement importantes. Et à l’intérieur du 30 % que vous citez, vous compter aussi le parc provincial qui s’adonne être dans la juridiction de Saint-Bruno. C’est du patrimoine naturel qui appartient à tous les citoyens du Québec, pas seulement aux Montarvillois!» s’est-elle indignée.

 

Sarcasmes et moqueries

En prévision de la période des questions, un des citoyens a voulu se payer la tête du maire en inscrivant « Yvon Lesabattre » sur la liste de noms demandant un droit de parole. La conseillère Michèle Archambault a dû expliquer au maire qu’il s’agissait évidemment d’une petite blague. Et cela n’a pas été le seul geste sarcastique de la soirée.

Une autre citoyenne, Isabelle Bernier, l’instigatrice d’une marche citoyenne pour la sauvegarde du boisé des Hirondelles qui a réuni une centaine de personnes le 10 décembre dernier, a remis au maire un album photo muni d’un ruban rouge en souvenir de cet événement : « Joyeux temps des Fêtes M. le maire! »

 

Photo de Jacques Viau – Tous droits réservés. 

 

La démocratie en prend un coup

Catherine Mondor, porte-parole du Regroupement de citoyens pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles, s’est adressée à Michel Lamarre, conseiller responsable du district où se trouve le boisé des Hirondelles. Elle a demandé quand il allait défendre les intérêts des citoyens de son district avant ceux de l’Alliance municipale et ceux des promoteurs.

« Pourquoi je vous défendrais [sic]? Nous avons pris une position d’équipe », a-t-il répondu avec une légère indifférence. Par la suite, le maire a ajouté que Mme Mondor « n’avait pas à faire de reddition de compte » et que M. Lamarre n’avait pas à répondre à cette question. 

Alors que Mme Mondor expliquait qu’un élu choisi démocratiquement se doit de représenter la population, le maire lui a simplement coupé la parole en lui répondant sèchement « ça, c’est votre affaire! »

Dans le brouhaha général qu’a généré cette réponse, quelques citoyens ont dénoncé l’arrogance et le manque de politesse de M. Benjamin.

 

Des solutions peu coûteuses

Michèle Archambault, la seule conseillère opposée au projet, a déposé un document d’information intitulé La protection des milieux naturels par les municipalités : effervescence d’un droit en développement afin de démontrer qu’il existe des solutions qui ne coûte rien pour conserver le boisé des Hirondelles. Alors que trois points à l’ordre du jour visaient à faire progresser de nouveau le projet, Mme Archambault a demandé de sursoir à ces trois éléments le temps d’étudier le guide et de mettre en ouvre les mesures législatives nécessaires pour assurer la protection de ce territoire.

Elle a même interpellé la conseillère responsable de l’environnement, Thérèse Hudon, afin d’appuyer sa proposition. Encouragée fortement par la foule d’appuyer la proposition de Michèle Archambault, Mme Hudon est cependant restée muette. Les points ont finalement été adoptés sur division.     

 

Source: GaïaPresse

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