Retour sur la conférence de Mme Chantal Line Carpentier sur Rio+20

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C’est devant une salle archi-comble, plus d’une centaine de personnes, que Mme Chantal Line Carpentier du Département des affaires économies et sociales de l'ONU, nous a entretenu de façon dynamique et attrayante des avancées de la préparation du Sommet de la terre, aussi appelé « Rio+20 », qui va se tenir du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro. Cette conférence représentait le premier d’une série d’événements préparatoires qui vont conduire à la tenue d’un forum organisé par l’Institut EDS en 2012, dans le cadre de Rio+20, dont le thème touche le rôle des universitaires dans la mise en œuvre du développement durable.

Mme Carpentier a d’abord présenté les objectifs et les thèmes de cette grande conférence de Rio, en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une conférence environnementale, mais d’une conférence sur le développement durable. Les retombées principales espérées touchent surtout la mise en œuvre du développement durable et sa cohérence car, si les principes sont connus depuis le Sommet de Rio de 1992, force est de constater que la mise en application a cruellement fait défaut depuis 20 ans. Il est donc nécessaire que l’engagement politique en faveur du développement durable se renouvelle fortement.

La préparation de la Conférence a conduit, en date du 1er novembre 2011, à la soumission de 686 contributions, dont 486 de la part de la société civile. De ces propositions, sept priorités émergent, qui sont dans l’ordre : 1) combattre la pauvreté (incluant des emplois verts et l’inclusion sociale) ; 2) la sécurité alimentaire et une agriculture durable ; 3) la gestion intégrée de l’eau ; 4) l’accès à l’énergie renouvelable (incluant l’efficacité énergétique) ; 5) des villes et habitats durables ; 6) la gestion des océans ; 7) la résilience et l’adaptation face aux catastrophes naturelles.

Mme Carpentier a ensuite abordé le thème du rôle des universitaires dans ce processus international. Alors que différents « grands groupes » ont été identifiés par l’ONU (enfants/jeunes, femmes, autochtones, agriculteurs, communauté scientifique et technique, travailleurs/syndicats, entreprises/industries, ONG et autorités locales), la communauté universitaire n’est pas reconnue comme telle. Comment alors les universités peuvent-elles contribuer ? Doit-on créer un nouveau groupe afin que les universitaires se fassent entendre d’une seule voix ou devraient-ils soutenir les travaux des grands groupes déjà identifiés ? Leur participation est d’autant plus importante que les universitaires, selon leur discipline, sont des experts dans tous les domaines qui constituent une société, de la science et la technologie à la religion en passant par les sciences sociales, les sciences économiques, l’aménagement du territoire, l’architecture, la psychologie, la culture, la religion, etc.

Traditionnellement, les universités œuvrent en développement durable en incorporant ce dernier dans ses opérations quotidiennes, en formant la main-d’œuvre pour l’économie verte, en formant des consommateurs responsables, en participant à des projets dans la communauté et en facilitant la mobilisation des étudiants. Mais, les universitaires peuvent-ils aller au-delà ? Mme Carpentier a fait quelques propositions pour susciter la réflexion. Selon elle, les universitaires pourraient contribuer à établir de nouvelles limites viables, similaires aux limites planétaires telles que les changements climatiques, l’érosion de la biodiversité ou le cycle de l’azote, des limites que l’être humain a d’ores et déjà dépassées. Ainsi, il serait pertinent de se pencher sur des limites sociales, des limites relatives à la production/consommation durable par exemple. Les universitaires pourraient également contribuer à rendre les villes durables et à développer la responsabilité sociale des entreprises en participant à titre d’experts-conseils. Enfin, les universitaires pourraient également aider les agriculteurs à implanter des méthodes agro-écologiques et, dans le même temps, tenir compte dans leurs travaux de leurs savoirs locaux traditionnels.

Cette activité représente une contribution pertinente et un point de départ remarquable pour le processus préparatoire du Forum 2012 de l’Institut EDS.

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