Agriculture urbaine: Montréal, un leader en manque de structure

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Par Jennifer Blanchette


Photo de artefatica – Flickr

Mots-clés: agriculture urbaine, Office de consultation publique de Montréal, verdissement, Plan de développement de Montréal, utilisation de l’espace

 

Montréal est une ville précurseur en agriculture urbaine, mais elle n’a pas conscience de son potentiel nourricier.

Il faudrait maintenant consolider l’activité pour optimiser ses bénéfices pour la collectivité montréalaise, selon le rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

Le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) abonde dans le même sens. «Il est certain que l’agriculture urbaine doit être intégrée au Plan de développement de la Ville de Montréal. Elle doit aussi être intégrée au niveau régional et que cela s’étende jusqu’aux agglomérations», soutient Saleema Hutchinson, chargée de projet au CEUM.

Le CEUM croit que le principal problème dans le développement de l’agriculture urbaine réside dans un manque d’ingénierie quant à l’utilisation de l’espace disponible.

À l’heure actuelle, Montréal possède de nombreux terrains vacants qui pourraient facilement devenir des jardins ou des endroits cultivables. Aussi, il suffit de se tourner vers les murs et les toits,  afin de maximiser les lieux propices à l’agriculture urbaine. «Par exemple, à Rosemont, les carrés d’arbres longeant les rues sont réutilisés afin d’y faire de la culture», indique madame Hutchinson.

Pour le moment, la Ville de Montréal reconnaît l’agriculture urbaine dans certains de ses plans d’action tels que la trame verte et bleue du Grand Montréal ou encore le plan Canopée 2012-2021.

Toutefois, il faudra plus que de la reconnaissance pour que l’agriculture urbaine atteigne son plein potentiel.

«Toutes les grandes villes qui sont devenues des leaders en la matière, l’ont fait car elles ont créé une structure officielle. Cette structure doit devenir un lieu de concertation écouté, pas seulement consultatif. La Ville se devra de lui donner des outils, des ressources et des pouvoirs. Surtout, elle aura l’obligation de la doter d’engagements réels pour que l’agriculture urbaine devienne un priorité à Montréal», avance Saleema Hutchinson, chargée de projet au Centre d’écologie urbaine de Montréal. 

 

En reconnaître les bénéfices

Selon la chargée de projet du CEUM, Montréal avait laissé pour compte l’agriculture sur son territoire, car l’ensemble de ses bénéfices n’avait jamais été clairement identifié. Entre autres, l’agriculture urbaine a un impact positif sur l’économie, l’environnement et les réalités sociales.

«Avant, les responsables traitaient séparément les dossiers touchant les bénéfices apportés par l’agriculture urbaine. Aujourd’hui il est prouvé qu’elle revêt un caractère multifonctionnel et qu’elle offre une vision transversale», indique-t-elle.

Pour sa part, le rapport de l’OCPM déplore l’absence d’une personne-ressource permanente ou de service dédié à ce domaine. Ce secteur d’activités est actuellement intégré à différents programmes et souffre d’être géré par plusieurs services.

Maintenant que les recommandations de la consultation publique ont été déposées, la Ville de Montréal devra investir temps et argent afin de les appliquer si elle souhaite prioriser l’agriculture urbaine. «Les citoyens se sont grandement mobilisés et surtout, ils ont utilisé une voix démocratique pour s’exprimer. Il est donc de la responsabilité du gouvernement municipal de répondre à leur demande», croit Saleema Hutchinson.

Rappelons que c’était la première fois que des citoyens se prévalaient du droit d'initiative prévu dans la Charte montréalaise des droits et responsabilités. Près de 29 000 signatures ont été recueillies pour demander la tenue de cette consultation publique et 103 mémoires ont été déposés. 

 

Source: GaïaPresse

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