« Gauche communautaire, femmes et écologistes doivent travailler ensemble » interpelle Françoise David

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Par Denise Proulx


Photo de Socialist Canada, Socialist Quebec – Flickr

Mots-clés : Réseau des femmes en environnement du Québec (RFEQ), Québec Solidaire

 

Ça bouge au Québec. Françoise David en est convaincue. Autant en matière de conscience écologique qu’en désir d’implication citoyenne. « Les gens veulent s’approprier leur milieu de vie. Un peu comme nous l’avions vécu dans les années 1970. Si ça les touche, ils bougent », observe la co-porte-parole de Québec Solidaire et députée de Gouin.

Conférencière invitée au colloque annuel du Réseau québécois des femmes en environnement, Françoise David est arrivée en vélo. Casque à la main, elle s’est présentée chez Crudessence, rue Casgrain à Montréal, pour parler de sa démarche d’écocitoyenne.

« L’enracinement dans les communautés, c’est très prometteur », se réjouit-elle.

 

 

 

À petits pas

Françoise David admet être venue à l’écologie sur le tard, autour des années 1998, étant accaparée par son engagement communautaire. 

Elle attribue sa rencontre avec l’environnement à Laure Waridel qui est devenue sa co-propriétaire. Elle s’est mise de bonne foi au recyclage au bureau, au transport public vers le Vieux-Montréal « par nécessité » et au compostage par bon voisinage. « Graduellement, je me suis impliquée. Je suis impressionnée par l’émergence de l’action des citoyens à la base. Je suis convaincue que l’alliance entre les groupes écologistes et les groupes communautaires est essentielle. »

 

Esprit de cohérence

Députée, Françoise David veut maintenir un esprit de cohérence entre ce qu’elle fait et ce qu’elle dit publiquement. Élue le 4 septembre, depuis, elle a continué à voyager en transport public, « quoique ce soit plus accaparant », dit-elle en riant. « Je fais de mon mieux, c’est la vie. En tout cas, c’est un pas de plus. »

C’est au niveau de l’Assemblée nationale et des grands enjeux de société que Françoise David vise surtout la cohérence. Elle critique notamment le Plan Nord, dont elle considère non seulement les ressources énergétiques, mais aussi naturelles.

« Faudra mettre sur pause et faire la réflexion de ses impacts sur la faune et la nature. Nous continuons à appliquer un modèle de développement du Nord comme on l’a fait avec la Baie-James en 1970. On est pourtant rendu en 2012 ! », déplore la députée de Gouin.

Elle s’inquiète également de la déstructuration des milieux ruraux et des régions. Elle estime que cette réalité découle d’un monde néo-libéral rendu face au mur de l’incohérence. 

 

Pour une gauche écologiste

« Je pense qu’à un moment donné, la droite a atteint ses limites. Il y a de bien gros intérêts bien proches des gouvernements de droite. Elle ne veut pas renoncer au développement économique qui apporte les profits. Mais je le constate, les entreprises sont de plus en plus prêtes à faire des pas ». 

La militante écoféministe ajoute que la gauche n’est pas sans faute. Celle du 20e siècle a voulu donner plus de justice sociale, mais elle ne s’est pas souciée de la manière dont elle la produisait. « Aujourd’hui je pense qu’il serait indécent d’être de gauche et non écologiste », affirme Françoise David.

 

Un appel aux femmes

Même si elle reconnaît que l’implication politique des femmes soit difficilement conciliable avec une jeune famille, elle n’en appelle pas moins les femmes à s’impliquer. 

Elle s’y active à Québec Solidaire, par notamment l’imposition de candidatures féminines égale à celle des hommes. « C’est une expérience féministe intéressante. On va avancer. On va s’y atteler avec sérieux pour que les femmes prennent la parole. »

 

Source: GaïaPresse

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