Pétrole à Anticosti : le CQDE dénonce les irrégularités

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : Pétrolia, Junex, exploration pétrolière, île d’Anticosti, fracturation, forage

 

Photo de Rémi Villalongue – Wikipedia commons

Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) dénonce l’absence d’application de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) concernant l’exploration pétrolière par les sociétés Junex et Pétrolia sur l’île d’Anticosti.

Ses porte-parole affirment que les entreprises Pétrolia et Junex n’ont pas respecté l’obligation d’attendre la délivrance d’un certificat d’autorisation par le Ministère du Développement Durable, de l’environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), avant d’entreprendre leurs travaux d’exploration pétrolière.

Suite à la requête en jugement déclaratoire déposée lundi, Michel Bélanger, vice-président, et Hugo Tremblay, administrateur du CQDE, ont tenu ce matin à mettre en lumière différents éléments de l’affaire.

 

Le gouvernement entretient-il un flou ?

Plusieurs représentants du MDDEFP ont déclaré que la LQE ne s’applique pas dans ce cas et que ‘’le cadre juridique n’était pas assez claire’’.

S’appuyant sur les textes de la LQE, ainsi que sur le Règlement relatif à l’application de la LQE, les porte-parole ont souligné le lien pourtant évident de ceux-ci avec l’exploration pétrolière à Anticosti. Il y est stipulé que tous travaux ‘’destinés à rechercher ou à exploiter du pétrole […], et toute opération de fracturation destinée à rechercher ou à exploiter du pétrole’’ sont assujettis à un certificat d’autorisation du MDDEFP.

''Les textes sont clairs, la volonté politique ne suit pas’’, a déclaré Michel Bélanger.

 

Des travaux sans autorisation

Le mouvement contestataire citoyen lors de l’affaire des gaz de schiste avait justifié la création d’un encadrement plus restreint autour de l’exploitation des ressources naturelles au Québec.

Certains règlements ont même été modifiés suite à la pression des citoyens concernés. Pourtant, depuis l’été 2012, Pétrolia a entrepris des travaux de forage, et ce, sans aucune demande d’autorisation déposée auprès du MDDEFP. De plus, la société a déclaré planifier 3 à 5 forages supplémentaires dès l’été 2013. Junex, quant à elle, en planifie 5 autres.

 

Donner la parole aux citoyens

En insistant sur le fait qu’ils ne prennent pas partie quant aux activités d’exploration pétrolière en tant que telles, les représentants du CQDE ont simplement souhaité mettre en lumière l’importance de la consultation citoyenne dans la prise de décisions concernant des travaux de forage ou de fractionnement.

Les textes de la LQE sont ''une porte d’entrée à la parole citoyenne’’, a rappelé Hugo Tremblay.

 

Source: GaïaPresse

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