L’ABAT préfère le débat au combat

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L’ABAT propose à la population de l’appuyer dans le projet d’instaurer une réserve de biodiversité qui engloberait le territoire d’Opasatica, celui de Kanasuta et des collines Kékéko, tous situés près de la frontière ontarienne, de part et d’autre de la route 117. Elle s’étendrait sur 1 200 km carrés (2% de l’Abitibi-Témiscamingue) accessibles à la population vivant tout près.

Déjà reconnue pour la beauté de ses paysages, les valeurs liées à la conservation de cette région nous apparaissent supérieures à toute autre valeur, forestière ou minière. On y retrouve l’un des derniers grands massifs de vieilles forêts qui peuvent nous instruire beaucoup sur la dynamique et la constitution des forêts au croisement du territoire méridional et boréal. Ce secteur fait actuellement l’objet d’intenses tractations entre l’équipe gouvernementale qui pilote la création d’aires protégées au Québec et les utilisateurs industriels actuels. À ce qu’il semble, on s’achemine plutôt vers l’établissement de petites zones de conservation, sans connectivité, et qui ne pourront, à notre avis, assurer le maintien d’une bonne biodiversité globale.

Le gouvernement s’est engagé à protéger, d’ici deux ans, 12% de chacune des onze provinces écologiques du Québec. On n’en est rendu qu’à 8% en ce qui concerne l’Abitibi. Où trouver ce qui manque ? À notre avis, un des secteurs à privilégier dès maintenant est Kanasuta. Un centre d’interprétation archéo-historique pourrait contribuer, selon nous, à la mise en valeur de ce fabuleux territoire sur la MRC de Rouyn-Noranda..

Pendant 8,000 ans, les Algonquins ont transité par ses lacs et rivières pour rejoindre soit le Saint-Laurent au sud, soit la Baie James au nord. Les eaux s’y séparent. La valeur archéologique de l’endroit est, sans conteste, considérable. Elle s’accommode cependant mal avec le passage de la machinerie lourde. Les compagnies forestières l’ont peut-être reconnu puisqu’elles ont suspendu, à la demande de l’Action boréale, les coupes forestières prévues à cet endroit.

Le territoire de Kanasuta est situé dans une zone minéralogique qui a toujours intéressé le monde minier, étant traversé par la légendaire « faille de Cadillac ». Toute cette région se retrouve ainsi tapissée de claims miniers.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, du petit village d’Arntfield à la frontière ontarienne – une vingtaine de kilomètres – jamais une mine n’y a vu le jour, et ce, même si le prix de l’or a pu dépasser 2,000$ l’once. Un titre minier souterrain paralyse tout projet en surface souhaité par la société tel que l’implantation d’une réserve de biodiversité. Kanasuta en est une des preuves flagrantes.

Les membres de l’ABAT réunis en assemblée générale en fin de semaine au mont Kanasuta exigent que le gouvernement respecte ses engagements qui lui permettront d’atteindre sa cible de 12% d’ici 2015.

 

Source: L'ABAT

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