Le Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent dénonce le manifeste des 11 personnalités

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Paraissait hier un document intitulé « Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole », signé par 11 personnalités et dont les médias ont jusqu’ici largement fait état. De deux mille mots à peine, ce « manifeste » nous apparaît comme une tentative de mauvais goût pour infléchir l’opinion publique sur la question des hydrocarbures fossiles. Principalement défendu par l’ancien premier ministre Bernard Landry et par le maire de Rimouski Éric Forest, il est aussi signé par neuf autres personnes que certains pourraient aisément associer au 1% dénoncé par le mouvement « Occupy ». 

Truffé d’expressions toutes faites telles que « il n’existe pas de solutions magiques », ou « les experts s’entendent pour dire que nous consommerons du pétrole pour encore plusieurs décennies », on retrouve aussi dans ce document des phrases illustrant le peu de connaissance des signataires dans ce dossier. Sans aucune référence, il est ainsi avancé que « des milliards de barils de pétrole seraient disponibles à Anticosti, Old Harry et en Gaspésie ». Dans un même paragraphe, on lit qu’ « il est trop tôt pour estimer le nombre d’emplois créés en exploitant le pétrole québécois » mais aussi que « ces salaires versés entraîneront des entrées fiscales importantes pour les différents paliers de gouvernement ». 

Ce document des 11 personnalités ne tient pas la route et va à l’encontre de ce qu’il prétend avancer : « un débat s’appuyant sur des informations vérifiées ». Les 11 signataires s’offusquent des stratégies de désinformation de certains groupes, « écolos » mais eux-mêmes y contribuent à un tel point que les nombreux groupes citoyens que nous représentons en sont profondément affligés. 

Lors d’une entrevue au téléjournal Midi de Radio-Canada (1), M. Landry affirmait à tort qu’il y avait un moratoire sur le gaz de schiste au Québec. Cela est faux et c’est pourquoi nos groupes citoyens sont toujours sur le terrain, militent et manifestent pour l’obtention de ce moratoire. M. Landry convenait toutefois qu’il y avait eu cafouillage dans le dossier du gaz de schiste. Quelle est donc la différence entre le dossier du gaz de schiste et celui du pétrole de schiste ? S’il en est une, c’est que le dossier pétrolier au Québec est encore plus nébuleux et plus mal démarré que celui du gaz de schiste. « Alors que des wagons de pétrole dont on ne connaît ni la provenance précise ni la composition, brûlent encore au Nouveau-Brunswick, les 11 personnalités s’époumonent contre le vent » déplore Jacques Tétreault porte-parole du RIGSVSL 

Le Regroupement s’étonne aussi des récentes déclarations de la ministre Ouellet. Dans une entrevue éclair accordée à RDI elle affirmait hier que « l’exploitation pétrolière doit être faite de manière responsable » mais qu’il y aura certes « une émission plus ou moins importante de GES ». (2) 

« Compte tenu de l’actualité récente liée au puits Haldimand à Gaspé, aux études économiques sur le banc des Américains et à Old Harry, compte-tenu aussi du projet de règlement sur l’eau du gouvernement, il nous semble évident que le gouvernement actuel a la fracturation du sous-sol québécois comme objectif. Si cela devait être, nos comités devront défendre le territoire », affirme Jacques Tétreault,. 


 

[1] Téléjournal Midi du 8 janvier 2014

[2] Émission 24/60 du 8 janvier 2014 à 23min20

 

Source: Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent 

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