Par Patricia Lefèvre,
Architecte paysagiste
Il était une fois une ville où les allégations de corruption volaient bas. Les promoteurs de tous poils y faisaient des affaires en béton, avec le support de gouvernements prêts à investir gaillardement l’argent des contribuables dans de folles aventures immobilières. Seul grain de sable dans l’engrenage, un dangereux virus avait réussi à faire dérailler plusieurs projets promis aux plus belles espérances. Le NIMBY (Not In My BackYard), qui pouvait transformer la plus raisonnable grand-mère en activiste belliqueuse, donnait bien du souci aux promoteurs et à leurs amis. Plusieurs citoyens avaient en effet réalisé qu’ils étaient capables, par voie de référendum, de décider ce qui se construirait ou pas dans leur voisinage. De référendum en référendum, ils avaient clairement démontré leur égoïsme et leur totale absence de sens des responsabilités. Tout ce qui les intéressait, c’était leur petit jardin ou leur petit quartier tranquille, sans aucune considération pour les bienfaits du développement… Le pouvoir citoyen était donc devenu un sérieux obstacle au progrès.