Transformer le secteur de l’énergie pour susciter une croissance plus verte

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La hausse de la demande mondiale d’énergie et la nécessité de réduire fortement les émissions de dioxyde de carbone (CO2) imposent de transformer la façon dont l’énergie est produite, distribuée et consommée, selon un nouveau rapport conjoint de l’OCDE et de l’AIE.

L’Études de l’OCDE sur la croissance verte : Énergie indique que les pouvoirs publics doivent améliorer l’efficacité énergétique et atténuer l’intensité carbone du secteur énergétique. Alors que les pays développés renouvellent leur infrastructure énergétique et que les pays en développement construisent de nouvelles centrales électriques pour faire face à la croissance de la demande d’énergie, le moment est idéal pour faire des choix essentiels pour l’avenir du secteur de l’énergie, selon le rapport.

Le secteur de l’énergie étant responsable de la majorité des émissions mondiales de CO2, des politiques de croissance verte pourraient diviser par deux, d’ici à 2050, les émissions planétaires de CO2 liées à l’énergie en associant des technologies existantes et nouvelles.

« Les décisions prises aujourd’hui dans le secteur de l’énergie seront essentielles pour parvenir à une croissance plus verte à l’avenir », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría. « Nous avons la possibilité d’établir un cadre de mesures  pour permettre un changement transformationnel dans le secteur de l’énergie. L’impératif environnemental de réduction des émissions de CO2 coïncide avec le démarrage d’un nouveau cycle d’investissement dans la génération d’énergie  dans la plupart des pays de l’OCDE. Dans les économies de marché émergentes, de nombreux équipements de génération de courant sont assez récents. Mais bien d’autres encore seront construits dans les années à venir afin de répondre à la demande croissante d’énergie. Nous devons agir ensemble maintenant pour initier une dynamique en faveur d’ un changement fondamental. »

« Nous devons éviter l’enfermement des émissions de CO2 en s’assurant que ce sont bien les technologies propres les plus récentes qui sont utilisées », a déclaré le Directeur exécutif de l’AIE, Mme Maria van der Hoeven. «  Si nous ne parvenons pas à infléchir la croissance des taux actuels d’émissions, nous  atteindrons une limite critique d’ici à 2017, ce qui signifie que pour maintenir l’augmentation mondiale de la température à 2 degrés Celsius, toutes les nouvelles infrastructures devront avoir un niveau d’émission nul.

La  réforme du secteur de l’énergie nécessitera des investissements nouveaux– quelque 46 000 milliards USD d’ici à 2050 – pour améliorer l’efficacité énergétique, développer le captage et le stockage du carbone, amplifier le déploiement des énergies renouvelables et soutenir de nouvelles technologies. L’investissement dans les technologies à faible émission de carbone a atteint presque 250 milliards USD en 2010, soit la moitié seulement des quelque 500 milliards USD qui devront être consacrés à cet investissement chaque année jusqu’en 2020. 

 

Parmi les principales mesures identifiées par le rapport :

  • arrêter les subventions aux combustibles fossiles
  • affecter un prix aux émissions et autres responsabilités environnementales
  • faire en sorte que les règles et les réglementations régissant les marchés de l’énergie encouragent le recours à de nouvelles technologies
  • améliorer de façon spectaculaire l’efficacité énergétique
  • promouvoir des politiques en faveur de l’innovation et des écotechnologies

Il ressort du rapport conjoint de l’OCDE et de l’AIE que la transition vers un système énergétique à faible émission de carbone est susceptible d’avoir des retombées bénéfiques sur l’emploi dans le secteur de l’énergie, car les énergies renouvelables se caractérisent généralement par une plus forte intensité de main-d’œuvre que les énergies fossiles. En l’occurrence, c’est le développement du solaire photovoltaïque qui créerait le plus d’emplois, une forte croissance étant aussi à prévoir dans le secteur de l’efficacité énergétique et les filières géothermique et solaire thermique.

La transformation du secteur énergétique ouvre d’importantes perspectives d’innovation et de croissance économique, que les pouvoirs publics peuvent aider à concrétiser en mettant en place un cadre d’action propice.

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