Le secteur des mines : du développement durable à l’acceptabilité sociale

0

Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : L’Association minière du Québec (AMQ), minière Xstrata Copper Canada, Conseil patronal de l’environnement (CPEQ).

 

Image(s): FreeDigitalPhotos.net

Le secteur des mines a rapidement été interpelé par les enjeux d’environnement et de développement durable. En effet, les entreprises minières québécoises ont mis en place des comités sur l’environnement dès les années 1970. Après avoir fait des pas importants en ce sens, c’est d’acceptabilité sociale qu’il est dorénavant question.

En 1992, conscientes de la visibilité de leurs actions, l’Association minière du Québec (AMQ) et la compagnie minière Xstrata Copper Canada se sont jointes au projet de création du Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ).

Vingt ans plus tard, Jean-Claude Belles-Isles, le directeur environnement à l’AMQ, prend le pari que d’ici les prochaines années, l’industrie minière pourra afficher haut et fort tout le travail qu’elle fait en faveur du développement durable et qu’elle aura ainsi plus de facilité à s’implanter dans les communautés.

 

Perdre ses vieux préjugés

«J’entends encore dire que le secteur minier n’est pas encadré sur le plan environnemental. C’est faux ! Il y a environ 60 lois et règlements qui s’appliquent au secteur minier », tient à préciser M. Belles-Isles.

« Après 20 ans d’existence de la Loi sur la qualité de l’environnement, une pléiade de nouveaux règlements ont été adoptés à la fin des années 1980 et au début des années 1990. La réglementation est devenue plus pointue pour cibler des activités plus précises », ajoute Jacques Moulin, directeur général, environnement, réhabilitation des sites et conservation des ressources chez Xstrata Copper Canada.

Par exemple, chaque projet minier doit, depuis 1995, avoir un plan de fermeture avec des garanties financières progressives qui seront versées au gouvernement si l’entreprise fait défaut à ses obligations de remise en état des sites.

 

S’unir au CPEQ

En 1992, avec la tenue du Sommet de la Terre à Rio, les enjeux environnementaux devenaient de plus en plus pressants. « Dans l’industrie, on le sentait bien, car nous avions déjà commencé, un peu, à prendre ce virage », explique M. Belles-Isles.

Selon lui, le CPEQ offre une vision beaucoup plus holistique de la question environnementale. « Ça nous permet de connaître ce qui se passe dans les autres secteurs [industriels], de travailler avec eux et d’avoir des points de vue différents sur diverses problématiques environnementales et la réglementation qui en découle », ajoute le responsable des dossiers en environnement.

Le CPEQ est une importante source d’information. Il a fait bénéficier au secteur des formations sur la biodiversité, sur les relations avec les communautés autochtones et sur la mise en oeuvre du développement durable dans l’industrie, fait valoir M. Belles-Isles. « Sans le CPEQ, ces formations seraient difficilement accessibles à chaque entreprise », croit M. Moulin. 

 

En route vers l’acceptabilité sociale

Jacques Moulin affirme que pour respecter une réglementation ou une norme, il faut souvent aller au-delà ce celle-ci. « Par exemple, en ce qui concerne les gaz à effet de serre, ça fait longtemps que nous avons des projets pour les réduire. De plus, il n’y a pas de réglementation qui nous oblige à avoir de comités de citoyens, mais nous en avons [créés] », fait entendre M. Moulin.

Malgré tout, le secteur minier reste pointé du doigt et à tort, protestent les porte-parole de l’industrie. « Une étude du MDEIE indique que le secteur minier est le plus avancé dans l’implantation des principes de développement durable en entreprise. Malheureusement, c’est peu connu », affirme M. Belles-Isles. 

Maintenant, après avoir mis de l’avant le développement durable dans le secteur minier, l’industrie pense surtout à l’acceptabilité sociale des projets des entreprises.  « Nous nous mettons beaucoup de pression pour nous améliorer, car nous devons être acceptés par la société », conclut le porte-parole d’Xtrata.         

 
Source: GaïaPresse
 

Partager.

Répondre