Benoit de Villiers veut positionner RECYC-QUÉBEC comme leader mondial en matière de recyclage

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Par Eugénie Emond


Mots clefs : RECYC-QUÉBEC, Benoît de Villiers, Salon des technologies environnementales

 

Photo de Eugénie Emond – Tous droits résérvés

Le président-directeur général (pdg) de RECYC-QUÉBEC, Benoît de Villiers, entretient de grandes ambitions pour nos déchets et le dynamique patron carbure à l’innovation. Il veut positionner l’expertise de la société d’État québécoise sur l’échiquier mondial.

Ce n’est pas la matière première qui lui manque. Si les matières résiduelles envoyées à l’enfouissement diminuent au fil des ans, plus de cinq millions de tonnes de détritus sont toujours éliminées chaque année au Québec, y compris des matières organiques, du bois et du carton.

GaïaPresse a rencontré le gestionnaire de la société québécoise de récupération et de recyclage en marge de la dixième édition du Salon des technologies environnementales du Québec (STEQ) qui se déroulait les 11 et 12 mars dernier au Centre des congrès de Québec.

 

Des débuts houleux

Son entrée en poste il y a sept mois a été pour le moins mouvementée. Il a d’abord dû affronter un conseil d’administration hostile à sa nomination par le Conseil des ministres.  «Maintenant, ça va super bien», tempère-t-il toutefois.

Il a dû ensuite travailler en priorité avec des centres de tris submergés sous des milliers de tonnes de verre suite à la fermeture de la principale usine de traitement faisaient partie de son comité d’accueil.

«On est passé d’une situation d’urgence à une situation de crise», explique M.De Villiers en parlant de la problématique du verre recyclé.

 

Utiliser le verre

Au lieu de s’empiler, une partie des résidus est maintenant utilisée pour faire des chemins dans certains sites d’enfouissement et des couches dans le fond des cellules où on entasse les ordures.  «Mais c’est très temporaire», convient-il.

L’ouverture depuis la mi-janvier 2014 de l’usine de micronisation du verre, par Tricentris, installée à Lachute, permettra éventuellement d’en écouler 60 000 tonnes, soit un peu moins de la moitié de ce qui est à transformer annuellement. Le verre deviendra une poudre utilisée comme ajout cimentaire pouvant remplacer jusqu’à 30% du ciment présent dans le béton.

Pour le reste, il y a d’autres solutions en vue, dont on en évalue encore la faisabilité. «Si tous les projets sur la table se réalisent d’ici 2015, on va commencer à manquer de verre au Québec», blague le pdg.

 

Développer des marchés

Or, encore faut-il trouver des débouchés pour ces nouveaux produits issus de la transformation des matières résiduelles.

Il faut inciter, par exemple, les municipalités à acheter le béton fabriqué  avec la poudre de verre pour restaurer leurs infrastructures.  Et surtout, en garantir la fiabilité.

«On ne commencera pas à refaire le pont Champlain avec de la micronisation, des études doivent être faites», affirme Benoît De Villiers.

En fait, si la société québécoise de récupération et de recyclage peut agir comme facilitateur dans ce nouveau marché et fournir des expertises, son existence est encore trop peu connue.

 

Des moyens financiers

RECYC-QUÉBEC dispose-t-il de moyens de persuasion efficaces pour influencer les entreprises, les élus et autres parties prenantes?

« On a différent leviers financiers, mais il faudrait les concentrer», admet M.De Villiers. Les subventions sont présentement réparties dans différents programmes d’aide financière et systèmes de compensation.

Les Rôtisseries Saint-Hubert ont ainsi bénéficié l’année dernière de 200 000$ pour procéder à la collecte des 50 tonnes de restants de tables et de cuisine que génère annuellement chacun de ses restaurants. Un projet qui répond à l’un des grands objectifs de RECYC-QUÉBEC qui est d’arriver à recycler 60% des matières organiques putrescibles d’ici 2015 et d’en bannir l’enfouissement d’ici 2020. Seulement 20% des matières étaient recyclés il y a trois ans.

 

Idées recherchées

Benoît de Villiers a donc du pain sur la planche et RECYC-QUÉBEC est toujours à la recherche d’idées innovantes pour «que le Québec devienne une référence mondiale en gestion des matières résiduelles».

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la matière première ne manque pas pour qui veut développer une technologie verte. Et à constater l’effervescence qui régnait au Salon desTEQ cette semaine, c’est à croire que le gaspillage est vraiment un filon gagnant.

 

Source: GaïaPresse

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